Frappée de plein fouet par la crise économique, la Ville de Montréal a annoncé une hausse moyenne de 5,3 % des taxes résidentielles en 2010, mercredi.

Les immeubles non résidentiels connaîtront quant à eux une hausse moyenne de 6% de leurs charges fiscales.

Et la Ville a aussi annoncé qu'elle se prévaudra des pouvoirs que lui accorde la Loi 22 sur la fiscalité municipale pour imposer une nouvelle taxe sur les parcs de stationnements non résidentiels situés dans le centre-ville. Cette taxe rapportera 20 millions $ mais il est à prévoir que le coût sera refilé aux utilisateurs.

«La Ville de Montréal fait état d'une première augmentation des charges fiscales générales depuis 9 ans, rappelle-t-on dans les documents rendus publics ce matin. D'une façon globale, les deux-tiers des augmentations des taxes sont reliés aux effets de la crise économique.»

Les hausses annoncées ne tiennent pas compte de la situation dans les arrondissements. Or, dans ceux-ci, il peut y avoir des hausses comme des baisses ou des abolitions de taxes. De sorte que d'un arrondissement à l'autre, le compte de taxes de 2010 variera.

Globalement, le budget 2010 de la Ville est de 4,3 milliards de dollars. Il s'agit d'une hausse de 5,6 % par rapport à l'an dernier.

La Ville affirme que la crise financière de 2009 se traduit par des pressions importantes sur ses finances. À titre d'exemple, elle devra ajouter 90 millions $ dans le caisse de retraite des employés en raison des rendements négatifs des marchés au cours des derniers mois.

Le transport en commun bonifié

Au-delà de la taxation, l'administration Tremblay annonce une hausse importante des investissements dans le domaine des transports collectifs et actifs. En 2010, elle consacrera 450 millions de dollars au transport en commun, une hausse de 16,7% par rapport à 2009.

De cette somme, la contribution à la Société de transport de Montréal passe à 389,6 millions $, soit 17,6% de plus que l'an dernier. La Ville argue que cette contribution supplémentaire permettra de bonifier l'offre de services dans le but de faire augmenter de 8% l'achalandage dans les métros et les autobus.

L'Agence métropolitaine de transport recevra quant à elle une quote-part de 44,1 millions $. Il s'agit d'une hausse de 11,4%.

Enfin, on prévoit l'ajout de 60 kilomètres au réseau des pistes cyclables.

La nouvelle taxe sur les parcs de stationnement s'appliquera autant aux infrastructures intérieures qu'extérieures. La mesure frappe essentiellement le centre-ville. Les parcs situés dans le quadrilatère formé de la rue Atwater (ouest), des rues des Pins et Cherrier (nord), de la rue Papineau (Est) et du fleuve (sud) sont concernés. Le taux de taxation sera plus élevé pour les parcs de stationnements situés dans le centre d'affaire dont le périmètre est formé des artères de la Montagne, Lucien-L'Allier et Drummond (ouest), Sherbrooke (nord), Saint-Urbain et Clark (est) et Notre-Dame (sud)

De 1,1 à 2,4% pour les arrondissements

En 2010, les 19 arrondissements de la Ville se partageront une enveloppe de 914,4 millions de dollars pour les services de proximité, une augmentation de 1,1 % sur 2009. Mais la Ville se réserve aussi une enveloppe de 12 millions $ pour bonifier ces services, ce qui, affirme l'administration, fait passer à 2,4% la croissance de l'enveloppe budgétaire destinée à ceux-ci.

Comment sera distribué ce 12 millions $ supplémentaires? Là-dessus, mystère et boule de gomme. La Ville réfléchit! «L'octroi des sommes additionnelles fera l'objet d'une évaluation selon les critères qui seront élaborés dans les meilleurs délais par l'Administration», indique-t-on laconiquement.

Les scandales frappent le PTI

Enfin, la longue série de scandales qui a frappé l'administration Tremblay sur la gestion de grands projets publics (compteurs d'eau, Faubourg Contrecoeur, etc.) en 2009 a un impact direct sur le Plan triennal d'immobilisation (PTI) dont l'enveloppe (385,3 millions $) sera réduite d'un tiers en 2010.

«J'ai demandé à ce que l'on diminue le PTI de 2010, le temps d'ajuster notre processus de gestion, a déclaré le maire Gérald Tremblay. Il s'agit d'un recul stratégique qui permettra à Montréal de devenir un exemple en matière d'attribution de contrats, de rigueur dans la gestion des investissements et d'éthique.»

À noter que 120 millions seront consacrés à des chantiers majeurs dont le réaménagement de l'autoroute Bonaventure, le redéveloppement du secteur l'Acadie-Chabanel, le Technopôle Angus, etc.