blank_pageLe titre mensuel de la Société de transport de Montréal (STM) coûtera 70$ par mois à compter du 1er janvier prochain, une hausse de 2,2% par rapport au coût actuel.

blank_pageLes enfants, les étudiants et les personnes âgées qui bénéficient de tarifs réduits devront aussi payer 1,75$ de plus (de 37$ à 38,75$) par mois, à compter de janvier, une augmentation de 4,7%. Ces clientèles à tarif réduit représentent environ 40% des usagers du métro et des autobus, à Montréal. Les augmentations annoncées par la STM hier s'inscrivent dans le sillon déjà tracé par l'Agence métropolitaine de transport (AMT), qui a décrété une hausse moyenne de ses tarifs de 1,75% dans ses trains de banlieue, et par la Société de transport de Laval.

Celle-ci a annoncé plus tôt cette semaine une hausse de 2,2% du tarif régulier, et une hausse un peu plus marquée des tarifs réduits. Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) a fait connaître hier sa grille tarifaire de 2010, qui prévoit des augmentations de 2,5% du tarif régulier, et de 3,7% du tarif réduit.

Dans une entrevue à La Presse hier, le président de la STM, Michel Labrecque, a affirmé que malgré cette hausse des tarifs, le transporteur espère enregistrer l'an prochain une augmentation de clientèle de 1%, après une année de stagnation.

Selon M. Labrecque, la STM égalera cette année le nombre record d'un peu plus de 382 millions de déplacements, établi en 2008, dans ses réseaux de transports collectifs. Ces résultats décevants, après des hausses marquées des déplacements les deux années précédentes, sont attribuables en grande partie au ralentissement économique, en début d'année.

«Jusqu'en mars et avril derniers, a dit le président, les chiffres étaient en chute libre. Dans la région métropolitaine, environ 50 000 emplois ont été perdus au cours des premiers mois de l'année, surtout dans le secteur manufacturier, et ça se reflétait directement sur la clientèle, dans nos réseaux.»

La Ville à la rescousse

Selon le président, la STM devrait terminer l'année 2009 «en équilibre budgétaire», en vertu d'un nouvel effort financier de la Ville de Montréal, en fin d'année.

Depuis le début de la décennie, la STM enregistre chaque année un déficit d'exploitation, qu'on attribue principalement à des iniquités dans les mécanismes de financement des transports en commun métropolitains. En attendant que ces «problèmes structurels» se règlent, la Ville de Montréal avait l'habitude d'éponger ce manque à gagner annuel.

En mars dernier, aux prises avec des dépassements de budget, la Ville avait annoncé que ce déficit structurel ne serait plus «couvert» par les finances municipales. Le maire Gérald Tremblay avait alors décidé de s'en remettre aux instances métropolitaines et gouvernementales pour combler le déficit croissant, qui est passé de 19 millions en 2002 à environ 40 millions cette année.

Selon M. Labrecque, une combinaison d'«efforts internes», qui n'ont pas eu d'impact sur les services, et de sacrifices supplémentaires de la Ville permettront à la STM de terminer l'année sans déficit... avec un déficit appréhendé de 40 millions, pour la fin de 2010.

La recherche de nouvelles sources de financement sera donc, une fois de plus, au coeur des préoccupations de la STM l'an prochain. M. Labrecque a de plus confirmé que la STM reprendra le bâton de pèlerin pour obtenir de Québec un «dégel» des contributions des automobilistes au financement des transports collectifs, qui proviennent d'une taxe sur l'essence de 1,5 cent par litre et d'un prélèvement de 30$ sur les droits d'immatriculation des véhicules, dans la région métropolitaine.

«Tout le monde fait sa part, a dit Michel Labrecque. Les usagers, à qui on impose une augmentation des tarifs, la Ville de Montréal qui continue de nous soutenir, et le ministère des Transports, par son programme de développement des transports collectifs. Il y a seulement l'Agence métropolitaine de transport (AMT) qui réduira ses contributions de 10% cette année. On est en désaccord avec cela, et on l'a signifié à l'AMT et au gouvernement du Québec.»