Après une défaite crève-coeur aux élections municipales du 1er novembre, Diane Lemieux, ex-ministre péquiste, restera dans l'entourage immédiat du maire Gérald Tremblay. En fait, «la lionne de Bourget» deviendra carrément son bras droit.

Sa nomination à titre de directrice de cabinet et du conseil exécutif a été annoncée ce matin. Stéphane Forget, qui a occupé cette fonction au cours des quatre dernières années, assurera la transition auprès de Mme Lemieux.

Selon ce qu'a appris La Presse, Mme Lemieux s'est même rendue à l'hôtel de ville, hier, pour discuter du plan de match des prochains jours. Hier soir, toutefois, lors du souper offert à l'ensemble des candidats d'Union Montréal, rien n'a filtré quant aux changements à prévoir au cabinet du maire Tremblay.

Pendant plusieurs jours, la rumeur destinait à Diane Lemieux un poste au cabinet de Gérald Tremblay. Celui de chef du cabinet s'est dessiné tout récemment, semble-t-il. L'ex-députée péquiste de Bourget a rendu un grand service à Gérald Tremblay lorsqu'elle a accepté de se présenter pour son parti, alors même que son administration était critiquée de toutes parts et soupçonnée de corruption à mesure que s'additionnaient les enquêtes sur son intégrité.

Depuis un bon moment, l'actuel chef de cabinet de Gérald Tremblay, Stéphane Forget, avait parlé à ses proches de son intention de quitter ce poste après les élections du 1er novembre. Nouveau père (Béatrice est née fin août) et surtout toujours étudiant (il termine une maîtrise en administration à l'Université du Québec à Montréal), il avait pris la décision de quitter le cabinet Tremblay. La rapidité du changement - mais pas son départ - surprend ses confidents.

Dans les couloirs de l'hôtel de ville, on explique que Mme Lemieux aura le mandat évident de rétablir le lien de confiance entre les électeurs et une administration bien mal en point après la vague de scandales qui ont fait les manchettes.

Défaite dans Ahuntsic-Cartierville, Diane Lemieux avait été en ballottage pendant plusieurs heures le 1er novembre. Un nouveau dépouillement l'avait donnée successivement gagnante, puis perdante. Élue, elle était promise au poste de présidente du conseil exécutif, où elle aurait succédé à Claude Dauphin. Le maire de Lachine, actuellement en vacances au Mexique, serait confirmé à son poste.

M. Forget était le bras droit du maire depuis cinq ans. Il avait pris le relais de Jean-Luc Trahan, qui avait lui-même succédé à Martial Fillion.

L'arrivée de Diane Lemieux rompt donc avec une séquence de trois apparatchiks étroitement associés au Parti libéral du Québec. MM. Fillion, Trahan et Forget étaient des employés politiques du PLQ sous Robert Bourassa et Daniel Johnson. M. Forget a même quitté son poste après l'arrivée de Jean Charest, lors de la démission de sa patronne, Liza Frulla, comme députée de Marguerite-Bourgeoys. Le départ de Forget, conjugué à l'arrivée de Diane Lemieux, risque de faire disparaître les chances de Mme Frulla - actuellement à Radio-Canada - de devenir mairesse de Montréal un jour.

Une autre décision doit être annoncée cette semaine : la nomination de Louis Roquet au poste de directeur général de la Ville de Montréal, dont il a été secrétaire entre 1990 et 1994. Cette rumeur circulait depuis un bon moment à Montréal. En revanche, on sait moins que, s'il accepte, Louis Roquet renoncerait à un poste plus lucratif à Ottawa - il est le candidat retenu pour le poste de président-directeur général de VIA Rail Canada.

L'autre candidat plausible pour la direction de la Ville était Guy Hébert, nommé directeur général de la Société d'habitation de Montréal après le départ forcé de Martial Fillion, mis en cause par un rapport accablant du vérificateur de la ville.

M. Roquet est actuellement conseiller de Rachel Laperrière, nommée par intérim après le départ forcé de Claude Léger. M. Roquet avait quitté le Mouvement Desjardins après avoir mordu la poussière dans la course à la présidence, que Monique Leroux a remportée. Il avait été nommé par le PQ à la direction d'Investissement Québec, puis de la Société des alcools. Les libéraux l'avaient écarté de ce poste convoité pour y nommer Sylvain Toutant, un sympathisant.