Les clameurs des pacifistes seront de nouveau entendues autour de l'hôtel montréalais où John Lennon et Yoko Ono ont tenu en 1969 le fameux bed-in ayant contribué à définir pour toute une génération le mouvement en faveur de la paix. George W. Bush y est attendu cette semaine, et les opposants à la guerre entendent bien se rappeler à son bon souvenir.

Cette fois, Yoko Ono ne se trouvera pas au Reine Elizabeth, où John Lennon et elle ont enregistré Give Peace A Chance, il y a 40 ans. Aucun ancien Beatle ne sera non plus sur place.

Au lieu de cela, M. Bush prononcera dans l'édifice du centre-ville de Montréal, jeudi, une allocution sur ses années passées à la Maison-Blanche et parlera des défis qui attendent le monde du 21e siècle.

L'ancien président des Etats-Unis a été invité par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain à prononcer ce discours, auquel le public peut assister en échange d'une somme allant de 200 $ à 400 $.

M. Bush, qui a cédé sa place à Barack Obama en janvier, a impliqué son pays dans deux guerres et vu sa popularité chuter en raison de l'intervention militaire en Irak, qui s'est révélée beaucoup plus coûteuse que prévu.

A l'occasion de sa visite à Montréal, les pacifistes ont l'intention de lui faire savoir qu'ils n'ont pas oublié le rôle qu'il a joué dans des conflits encore en cours.

L'un des organisateurs de la manifestation, Raymond Legault, a établi un lien entre l'allocution de l'ex-président et le 40e anniversaire du séjour d'une semaine fait par John Lennon au Reine Elizabeth, au plus fort de la guerre du Vietnam.

«C'est ironique», a affirmé M. Legault, porte-parole du Collectif Echec à la guerre.

Le groupe de M. Legault a récolté les contributions financières de quelque 500 personnes pour faire acheter une page entière de publicité dans un quotidien, samedi, afin de faire savoir à M. Bush qu'il était persona non grata à Montréal.

M. Legault s'attend à ce que quelques centaines de personnes prennent part à la manifestation de jeudi, devant le Reine Elizabeth.

Les deux précédentes visites de M. Bush au Canada, cette année, ont donné lieu à des rassemblements de protestation.