La dette par habitant de certaines villes de banlieue a doublé entre 2001 et 2008. Dans certains cas, c'est la faute aux défusions. Mais dans d'autres, c'est la croissance fulgurante de la population, stimulée à grand renfort de publicité par plusieurs administrations municipales, qui a fait exploser la dette moyenne par habitant.

Car qui dit croissance dit emprunts pour construire rues, égouts, conduites d'eau, équipements de loisir, etc.

Cependant, certaines villes en plein boom parviennent malgré tout à limiter leur dette par habitant. Y a-t-il une recette magique?

Par exemple, la dette de Mascouche a doublé, alors que la population a augmenté de 15,5%. Même situation à Repentigny, où la population n'a augmenté que de 5% entre 2003 et 2008. À Terrebonne, la dette par habitant a augmenté de 76%, alors que la population a crû de 16%.

En revanche, Mirabel est champion de la croissance de la population (+ 33%), mais sa dette par habitant n'a augmenté que de 29,5%. Même scénario à Blainville, où la dette (+26,5%) a augmenté dans les mêmes proportions que la population (+28,6%).

Sur la Rive-Sud, La Prairie a abaissé sa dette de 11,3% tout en augmentant sa population de 14,2%. Elle trône également en tête des villes les moins endettées, avec une dette de 1140$ par habitant.

La population de Laval affiche une croissance de 7,6%, mais l'administration a réussi à baisser de 5% sa dette par habitant.

C'est Varennes qui arrive en tête pour la réduction de sa dette. Elle a diminué de 23,6% entre 2001 et 2008, alors que la population n'a crû que de 2,3%.

Montréal (10e) et Longueuil (13e) se placent dans le haut du tableau pour la variation de l'endettement par habitant depuis 2001.

Dans certains cas, la croissance de l'endettement est en partie le résultat prévu du processus de défusion. En effet, les villes reconstituées de la Rive-Sud ont hérité d'une partie de la dette de Longueuil. Ainsi, la dette par habitant de Saint-Bruno, de Brossard et de Saint-Lambert a doublé, alors que celle de Longueuil a augmenté de 33%.

En termes absolus, en 2008, la dette des villes par rapport à leur population varie du simple au triple: de 1140$ à La Prairie à 4177$ à Pointe-Claire. Elle est plus élevée que la moyenne à Montréal (2698$), mais moins élevée à Laval (1975$) et à Longueuil (1520$).

Il est aussi pertinent de comparer la dette des villes avec leur richesse foncière, qui a doublé en moyenne dans la région ces dernières années, à la faveur de la croissance immobilière.

Dans ce tableau, c'est encore Varennes qui prend la tête: entre 2001 et 2008, la dette est passée de 3,40$ à 1,51$ par tranche de 100$ de valeur foncière, une baisse de 56%. La baisse est du même ordre à La Prairie, à Sainte-Julie et à Laval.

En revanche, dans d'autres villes, la dette a augmenté encore plus vite que les valeurs foncières.

C'est le cas à Brossard et à Saint-Lambert, deux villes reconstituées qui ont hérité d'une partie de la dette de Longueuil. Mais c'est aussi le cas à Repentigny et à Chambly. À Mascouche, la dette a augmenté au même rythme que les valeurs foncières, qui ont plus que doublé.

Pour la valeur foncière, c'est à Varennes que la dette est la plus légère (1,51$ par 100$ de richesse foncière) et à Saint-Jérôme qu'elle est la plus lourde (5,02$ par 100$ de richesse foncière).