Les transporteurs qui desservent les couronnes de banlieue de la métropole, de même que les municipalités qui financent les services de transports en commun régionaux, n'apprécient guère d'être tenus à l'écart des projets de prolongement du métro et exigent d'y être associés, avant leur mise en chantier.

Dans un communiqué émis mercredi en réaction au prolongement de trois lignes de métro à Montréal, à Laval et à Longueuil, l'association qui regroupe les 12 conseils intermunicipaux de transport (CIT) de la métropole a estimé qu'il serait «souhaitable pour les usagers et tous les partenaires impliqués, que la démarche, telle qu'amorcée, ne présage pas des prochaines étapes du projet».

 

Les 12 CIT de la région métropolitaine assurent des services d'autobus à une population estimée à 1,4 million de personnes, dans un territoire regroupant 94 municipalités, dans les couronnes nord et sud de la banlieue de Montréal. En 2007, ils ont assuré plus de 17 millions de déplacements en transports collectifs - un million de plus que tous les trains de banlieue de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) réunis.

En entrevue à La Presse, Jean-Luc Labrecque, président de l'Association des conseils intermunicipaux de transport (ACIT) et conseiller municipal à Terrebonne, en banlieue nord-est de Montréal, a rappelé que, depuis 2007, près d'une centaine de municipalités dans les couronnes nord et sud contribuent elles aussi au financement du déficit d'exploitation annuel du métro. Or, a-t-il souligné, même si la mise en service d'une douzaine de nouvelles stations fera augmenter leur fardeau financier, les CIT et les élus des couronnes n'ont pas participé aux discussions qui ont mené à cette annonce, «dont l'envergure dépasse les seules villes de Montréal, Laval et Longueuil».

Contexte préélectoral

Malgré le caractère «rassembleur» des trois projets de prolongement du métro, annoncés mercredi par le premier ministre du Québec, Jean Charest, et par les maires Gérald Tremblay, Gilles Vaillancourt et Claude Gladu, le groupe de promotion des transports en commun Transport 2000 Québec a aussi pris ses distances, hier, des projets de Montréal, de Laval et de Longueuil.

En rappelant le contexte préélectoral de l'annonce dans les trois grandes villes, le président de l'organisme, Jean Léveillé, a rappelé que c'est Québec qui paiera la totalité des coûts d'immobilisation de tels projets, et qu'il avait «hâte de savoir ce que les villes vont s'engager à faire, avec leurs budgets, pour améliorer les services aux usagers».

M. Léveillé, qui était présent au lancement public de ces projets, s'est dit déçu que l'annonce n'ait pas permis d'en savoir plus sur d'autres dossiers, qui ont fait l'objet d'annonces ou de promesses, mais qui n'aboutissent toujours pas, comme le contrat d'achat de nouvelles voitures de métro ou la remise en service d'autobus express sur le boulevard Pie-IX, dans l'est de Montréal.