Sans être jaune vif comme à New York, les taxis de Montréal se démarqueront bientôt de ceux des grandes villes du monde. Dans une entente que le Bureau du taxi et du remorquage de Montréal a qualifiée d'«historique», l'administration Tremblay a annoncé hier que les taxis montréalais auront une signature visuelle, avec de l'affichage publicitaire, en plus de passer au vert d'ici à l'automne prochain.

Le 16 novembre prochain, les principaux acteurs de l'industrie du taxi à Montréal entendent se rencontrer pour décider des modalités du déploiement du projet. Sans être entièrement repeints, les taxis auront une signature commune trouvée au moyen d'un concours orchestré par le Bureau du taxi et le Bureau de design Montréal.

 

Quant à l'affichage publicitaire, il sera encadré pour répartir les revenus et empêcher l'affichage sauvage. Une nouvelle norme permettra par ailleurs aux chauffeurs d'accéder à des crédits carbone au moyen de cotes or, argent ou bronze, ce qui se traduira par des revenus supplémentaires.

«Les chauffeurs de taxi sont des ambassadeurs de Montréal, une carte de visite, explique André Lavallée, responsable du plan de transport au comité exécutif de la Ville. On veut que les gens ressentent une sorte de «oumph» en voyant nos taxis. Toute la signalisation autour des bornes et des débarcadères sera également redéfinie.»

Au Bureau du taxi, le responsable, Richard Boyer, affirme que l'industrie tente depuis 15 ans de s'entendre pour permettre l'affichage publicitaire sur les voitures.

«Contrairement à Toronto ou à New York, l'industrie est artisanale à Montréal, explique-t-il. C'est-à-dire que de 70 à 80 % des propriétaires de taxis sont aussi chauffeurs. Le plus gros propriétaire possède une soixantaine de véhicules.»

Il y a une quinzaine d'années, un projet-pilote de quelques mois avait révélé que l'affichage publicitaire trouverait des preneurs à Montréal. Mais, faute de consensus dans une industrie où chacun a l'habitude de faire cavalier seul, la publicité sur les voitures n'avait pas fait son apparition. À trois jours du déclenchement officiel de la campagne électorale municipale, l'administration Tremblay n'a pas manqué de souligner que l'uniformisation des taxis est inscrite dans le plan de transport de Montréal.

 

Le Bureau du taxi

Le Bureau du taxi, créé en 1986, est issu de la volonté du gouvernement du Québec de décentraliser les responsabilités liées au contrôle de l'industrie du taxi. En 1987, le Bureau a ouvert officiellement ses portes avec le mandat de travailler en lien direct avec l'industrie. De là est née une table de concertation. Depuis 1995, le Bureau du taxi est mandataire de la Société de l'assurance automobile (SAAQ), ce qui lui permet d'offrir un comptoir unique à sa clientèle taxi. Ce service, aussi offert à la population du territoire, lui permet d'obtenir des revenus complémentaires. Depuis 2003, le Bureau a étendu sa compétence aux activités de dépannage et de remorquage à Montréal. - Sara Champagne