Le syndicat des cols bleus de Montréal a décidé de prendre des moyens exceptionnels pour faire débloquer les négociations. Sans contrat de travail depuis plus de deux ans, le syndicat a annoncé, hier après-midi, qu'une demande de «conciliation» avait été envoyée au gouvernement du Québec pour accélérer les pourparlers et parvenir à une entente.

Comme dans le cas des policiers et des pompiers, les négociations entre les cols bleus et la Ville de Montréal achoppent principalement sur les hausses salariales. Le syndicat veut une moyenne de 3,8 % à 4 %, alors que la Ville offre des augmentations de 0 % la première année et de 2 % pour chacune des trois autres années que doit durer la prochaine convention collective.

 

Dans sa demande au ministre du Travail, la puissante section locale 301 du SCFP insiste sur les problèmes posés par les arrondissements dans l'organisation du travail, peut-on apprendre. Le syndicat affirme : «Les arrondissements fonctionnent en vase clos et procèdent à la pièce au démantèlement des services publics devant une ville centre qui semble avoir lancé la serviette quant à ses propres pouvoirs et devoirs. Une situation qui multiplie l'octroi de contrats à des sous-contractants, aux frais des citoyens de la ville.»

Le syndicat dénonce également «la multiplication des cadres pendant que les cols bleus, qui offrent le service direct à la population, sont de moins en moins nombreux sur le terrain». À la fin de sa lettre, dont La Presse a pu prendre connaissance, le syndicat des cols bleus demande au ministre de nommer un conciliateur dans les plus brefs délais afin de fixer un calendrier de rencontres et d'accélérer le processus de négociation.

Le 31 août dernier, les cols bleus ont fait une grève d'un jour pour dénoncer l'impasse dans les négociations. Les services essentiels ont été maintenus. Devant la lenteur des négociations, le syndicat prévient que d'autres débrayages ne sont pas écartés.

Joint en fin d'après-midi hier, Jean-Yves Hinse, directeur du capital humain à la Ville de Montréal, a dit qu'il faisait confiance au processus de conciliation.

«Je suis convaincu qu'on peut trouver des pistes de solution, mais le cadre financier demeure le même, a indiqué M. Hinse. Le syndicat demande 45 millions par-dessus les hausses salariales que nous offrons. Ce qu'on dit, c'est qu'on n'a pas cet argent, et on le maintient.»