L'administration Tremblay ne veut rien savoir de l'escouade policière anti-corruption proposée par Benoît Labonté. Le conseiller Marvin Rotrand estime que l'idée lancée par le chef de l'opposition n'est autre qu'un « coup de publicité ».

«Ce n'est absolument pas nécessaire, tranche le conseiller. D'abord, ça donne l'impression qu'il y a une corruption généralisée à l'hôtel de ville, ce qui n'est pas le cas. Ensuite, il y a déjà des structures en place et elles fonctionnent. »Benoît Labonté déposera une motion au prochain conseil municipal pour demander à Québec de créer une escouade policière spéciale pour combattre la corruption, a révélé La Presse samedi. L'équipe, composée d'enquêteurs de la Sûreté du Québec, de la Gendarmerie royale du Canada et du Service de police de la Ville de Montréal, se pencherait sur des cas de collusion et de corruption dans les municipalités.

Vision Montréal fait valoir que la SQ en a plein les bras avec les enquêtes sur l'administration municipale, et que sa direction réclame plus de ressources.

« Le directeur de la Sûreté du Québec a affirmé publiquement que ses ressources étaient nettement insuffisantes, compte tenu des cas à étudier présentement et des cas potentiels », a affirmé M. Labonté samedi matin.

Marvin Rotrand rétorque que son adversaire politique veut créer un climat de suspicion autour de la mairie de Montréal, à l'image du maccartisme aux États-Unis dans les années 1950. Son parti, Union Montréal, n'a absolument pas l'intention d'appuyer la motion de Benoît Labonté.

Il considère d'ailleurs que les électeurs ont tourné la page sur les scandales qui ont miné l'administration municipale dans les derniers mois.

« Les gens croient le maire lorsqu'il dit que s'il y a malversation, les malfaiteurs seront punis, a-t-il affirmé. Des gens qui ont mal agi ont été renvoyés. »

Sous l'administration Tremblay, la Ville de Montréal a fait l'objet de sept enquêtes de la Sûreté du Québec. Le directeur général de la Ville, Claude Léger, a révélé la semaine dernière que 15 enquêtes internes ont mené à des congédiements depuis trois ans.