Les maires des trois grandes villes de la métropole vont signer d'ici quelques jours une «entente historique» de collaboration en vue de la construction de trois nouveaux tronçons du métro projetés à Montréal, à Laval et à Longueuil. Le «Protocole des trois villes», comme l'ont surnommé plusieurs des intervenants qui participent à cette entente qui s'est négociée pendant des mois, vise à convaincre le gouvernement du Québec d'investir des milliards de dollars dans le «parachèvement» du réseau du métro, qui serait prolongé de près de 20 km, sur une période de 10 à 15 ans.

En contrepartie, les trois administrations municipales s'engageront «à travailler ensemble à l'intégration des autres modes de transport collectif et de transport actif afin de maximiser les retombées des investissements», qui pourraient s'élever à plus de 3 milliards (en dollars courants).

La signature de cette entente vise aussi à répondre au souhait exprimé l'hiver dernier par la ministre des Transports du Québec, Mme Julie Boulet, qui a invité les maires des trois grandes villes à s'entendre pour le choix d'un «projet porteur» commun pour la mise en valeur des transports collectifs métropolitains.

À Montréal, la ligne 5 (bleue) du métro serait prolongée d'environ cinq kilomètres vers l'est, jusqu'à Anjou, et compterait cinq nouvelles stations dans les arrondissements de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, de Saint-Léonard et d'Anjou. Ce projet a fait l'objet de multiples études et annonces depuis 25 ans.

À Laval, les deux parties de la ligne 2 (orange) seraient «bouclées» par la construction d'un nouveau tronçon de près de six kilomètres, et l'ajout de cinq stations de métro. Actuellement, le tronçon nord de la ligne 2 (orange) se termine à la station Montmorency, à Laval, tandis que le tronçon ouest de cette même ligne s'arrête à Côte-Vertu dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Le projet permettrait de relier ces deux extrémités de la ligne 2, en formant une boucle entre Montréal et Laval.

À Longueuil, le prolongement de la ligne 4 (jaune) du métro permettrait de desservir des pôles majeurs de déplacement de toute la Rive-Sud, comme l'hôpital Pierre-Boucher et le cégep Édouard-Montpetit, en plus de rejoindre des secteurs résidentiels denses de la ville.

Au moment où le Protocole a été négocié entre les trois grandes villes, le projet de Longueuil prévoyait quatre stations. L'administration du maire Claude Gladu a toutefois soumis au printemps à la ministre Boulet un projet de six stations, qui amènerait le métro jusqu'à l'aéroport de Saint-Hubert, à huit kilomètres de la seule station actuelle de la Rive-Sud.

Des représentants des trois villes concernées ont confirmé à La Presse, ces derniers jours, l'annonce imminente de ce Protocole, qui n'attendrait plus que la signature des maires Gérald Tremblay (Montréal), Gilles Vaillancourt (Laval) et Claude Gladu (Longueuil).

Le directeur des communications et des relations avec les citoyens de la Ville de Longueuil, François Laramée, a ainsi confirmé que ce projet de prolongement figure aujourd'hui dans les priorités de l'administration, en matière de développement urbain.

En entrevue à La Presse, le responsable des dossiers de transport et vice-président du comité exécutif de l'administration Tremblay, André Lavallée, a pour sa part assuré que les travaux de construction du prolongement du métro vers Anjou pourraient être lancés dès le printemps prochain, dans l'est de Montréal, si le gouvernement donnait son aval au projet aujourd'hui.

«Nous avons un projet déjà fort documenté, qui pourrait être lancé en très peu de temps, a dit M. Lavallée. C'est précisément le genre de projet que recherche le gouvernement du Québec parce que son investissement pourrait contribuer tout de suite à relancer l'économie.»

Au cabinet de la ministre des Transports, hier, on a décliné l'invitation de La Presse à commenter cette revendication commune des maires des trois plus grandes villes de la métropole, en attendant la signature officielle de ce «Protocole des trois villes».

Selon les règles actuelles de financement des transports en commun, les coûts de développement du réseau du métro sont normalement assumés à 100% par le gouvernement du Québec.