Pour la première fois depuis le début de sa campagne électorale, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, a lancé hier un appel aux Montréalais: s'ils veulent des changements en profondeur et des services identiques partout, ils doivent élire un conseil municipal composé en majorité par Vision Montréal. S'ils préfèrent le statu quo, «ils peuvent choisir l'administration Tremblay».

Mme Harel a fait cette déclaration dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension où la mairesse Anie Samson présentait son équipe électorale, formée de quatre candidats issus de quatre communautés ethniques différentes.

 

Elsie Lefebvre, ex-députée péquiste de Laurier-Dorion, est candidate au poste de conseillère municipale dans le district de Villeray. Soraya Martinez, élue en 2005 conseillère municipale dans Saint-Michel, et qui avait quitté en 2007 le parti du maire Gérald Tremblay, se représente. Le coordonnateur des projets jeunesse de la Maison d'Haïti, Harry Delva, est candidat au poste de conseiller dans François-Perrault. Enfin, Costa Zafiropoulos, ex-candidat du NPD aux élections fédérales, tentera sa chance dans Parc-Extension.

La mairesse Samson a fait part des difficultés que connaît son arrondissement à cause de sa «faible» dotation annuelle. Elle a dû créer un fonds pour la sécurité alimentaire des plus démunis avec ce qu'elle reçoit lorsqu'elle célèbre des mariages. «Quand les jeunes n'ont même pas la force d'aller dans les parcs, ça ne sert à rien de les améliorer», a-t-elle dit en estimant que l'administration Tremblay n'a pas investi là où c'était nécessaire.

Louise Harel, qui rassemble autour d'elle de plus en plus de candidats anglophones ou provenant de minorités ethniques, a saisi la balle au bond en disant qu'il est anormal que des citoyens paient les mêmes taxes et n'aient pas les mêmes services. Pour corriger la situation, elle préconise que des services tels que le déneigement ou l'urbanisme soient du ressort de la ville centre et que cesse «le démantèlement qui a créé 19 services affaiblis dans 19 arrondissements devenus des quasi-villes».

«Il faut offrir un service adéquat sur l'ensemble du territoire montréalais, a-t-elle dit. Il est possible de le faire en vertu des lois actuelles, dans la mesure où il y a une majorité simple d'élus au conseil municipal qui adoptent ces dispositions. Alors, cela dépendra de la population. Ce que nous pourrons faire, ce sera les Montréalais qui le décideront le 1er novembre prochain. Dans la mesure où nous serons majoritaires au conseil municipal, nous pourrons donner suite à cette volonté de rétablir des services équivalents pour l'ensemble des Montréalais.»

La mairesse Samson a expliqué que, quand tous les terrains sont occupés, les jeunes de l'équipe de baseball de Villeray ne peuvent pas aller jouer sur les terrains de Saint-Laurent.

«Il ne doit pas y avoir de frontière entre les arrondissements, a dit Mme Harel. Les arrondissements sont des instances administratives pour rapprocher les élus des citoyens et offrir des services de proximité. Je crois aux arrondissements, mais ils ne doivent pas être considérés, comme ce fut le cas avec l'administration Tremblay-Zampino, comme des quasi-villes. Il ne peut y avoir 19 villes dans la ville. C'est une des raisons du déclin de Montréal. Dans toutes les grandes villes du monde, il y a des arrondissements, mais nulle part il n'y a de quasi-villes.»

Que se passera-t-il si les Montréalais ne donnent pas la majorité à son parti le 1er novembre? «On ne pourra pas procéder à des remembrements. On ne pourra pas élargir pour qu'il n'y ait plus deux classes de citoyens. Si les gens sont satisfaits du statu quo, ils peuvent alors choisir l'administration Tremblay, c'est ce qu'elle leur offre. S'ils veulent vraiment du changement en profondeur, revenir à la normale, dans une vraie ville, dans laquelle il y a un sentiment d'appartenance et un sentiment de fierté, on offre des équipes comme celle qui vous est présentée ce matin (hier).»