La récession continue de se faire sentir à Moisson Montréal. L'organisme, qui nourrit de plus en plus de Montréalais, veille aussi à la préparation de boîtes à lunch pour les enfants, l'été. Mais il ne peut pas répondre à la demande grandissante.

Cet été, 100 enfants de plus bénéficieront du programme d'aide alimentaire en boîte. Au total, on prépare 700 boîtes à lunch par jour. Dans la plupart des cas, ce sont des jeunes qui reçoivent de l'aide alimentaire à longueur d'année par l'entremise d'un autre programme, comme celui de la Commission scolaire de Montréal qui s'assure que les écoliers mangent à leur faim. L'été, les parents de ces enfants sont aussi démunis que le reste de l'année.

«On sent vraiment qu'il y a une pression plus forte cet été, estime Johanne Théroux, directrice générale de Moisson Montréal. C'est un bon baromètre de la situation économique : les groupes communautaires avec lesquels nous travaillons reçoivent plus de demandes d'aide.»

Les boîtes à lunch sont remises à des enfants inscrits à des camps de jour mis sur pied par des organismes communautaires.

Le programme Alimenter le futur est une initiative de la multinationale de services de cafétéria Sodexo. Le groupe français fournit une partie de la nourriture utilisée et Moisson Montréal complète avec des aliments reçus en don.

Aide d'une nutritionniste

La qualité des lunchs est contrôlée par la nutritionniste Isabelle Huot, qui a conçu des menus types afin que les enfants reçoivent des aliments riches en protéines et vitamines, mais pauvres en gras, en sucre et en sel. «Il faut les côtoyer pour vraiment réaliser à quel point c'est un besoin», confie Johanne Théroux.

Et les nouvelles ne sont pas très bonnes pour les banques alimentaires. La crise avait déjà commencé à se faire sentir l'été dernier. La hausse du prix de l'essence et les tristes perspectives économiques avaient fait diminuer les dons et hausser la demande de nourriture. Moisson Montréal a donc multiplié les initiatives et les appels à l'aide pour finalement s'en tirer avec une toute petite baisse de ressources pour l'année 2008-2009.

La nouvelle année lui a rappelé que la situation est loin de s'être améliorée. Le mois d'avril 2009 a été catastrophique, le pire de l'histoire de la banque alimentaire, avec des dons moindres que prévu. Que faire?

La directrice de Moisson Montréal compte rencontrer des représentants de la communauté anglophone et des communautés culturelles, historiquement moins sollicitées pour des dons à la banque alimentaire.

Le groupe a aussi lancé le programme Bonne boîte, bonne bouffe, un service de paniers de fruits et légumes frais à bas prix. Cela permet à des gens qui ont peu de moyens d'éviter d'engorger les banques alimentaires.

Moisson Montréal a noté une hausse significative de gens qui ont un emploi parmi sa clientèle.