À moins de quatre mois des élections, les électeurs de Saint-Lambert ne savent toujours pas si le maire Sean Finn sera candidat à sa propre succession. Mais ça grogne dans la ville de la rive-sud où l'opposition a été une nouvelle fois bâillonnée au cours du conseil d'arrondissement, mercredi soir.

Le maire Finn brillait par son absence, lors de ce conseil municipal de juillet, qui s'est déroulé dans une certaine harmonie. C'est le conseiller du district 4, Philippe Brunet, que certains décrivent comme le possible successeur de M. Finn, qui a présidé calmement la séance en tant que maire suppléant.

Le journaliste du Magazine de Saint-Lambert, Saïd Mahrady, a d'ailleurs demandé à M. Brunet si la mairie l'intéressait. Il a répondu qu'il était en réflexion et qu'il ne sait même pas s'il se représentera comme conseiller.

Quoi qu'il en soit, en l'absence du maire, son caucus s'est encore fissuré ce mercredi soir. S'il n'y avait en effet l'an dernier qu'un seul conseiller d'opposition, soit Martin Croteau, la conseillère Jill Lacoursière l'a rejoint, on le sait, cet hiver à l'occasion du référendum sur le plan d'urbanisme. Elle s'était alliée à M. Croteau contre le caucus du maire et le nouveau plan d'urbanisme qui a toutefois été adopté.

Ce mercredi soir, le jeune conseiller du district 6, Francis Dumais, a voté avec M. Croteau et Mme Lacoursière contre les amendements à l'ordre du jour, notamment celui qui concernait l'annulation du point à l'ordre du jour qui permet aux membres du conseil de s'exprimer quelques minutes.

Ce moment leur permet de présenter des informations sur les activités de leur district et d'aborder divers sujets d'actualité.

La citoyenne Louise Giroux a condamné, lors de la période de questions, le fait qu'on ait une fois encore empêché les conseillers de s'exprimer publiquement lors de cette période qui leur est consacrée.

M. Brunet a justifié les décisions de bâillonner les conseillers à la fin de plusieurs séances du conseil comme ayant été prises à cause des «tensions» qui ont existé précédemment.

Le citoyen Simon Denault a protesté ensuite sur le même sujet, estimant qu'on brime la liberté d'expression des élus. Il a ajouté que la décision était mal venue car «les séances du conseil se passent bien quand le maire Finn n'est pas là». Le maire suppléant Brunet a alors glissé que le maire Finn « le dirige (le conseil) d'une main ferme, je vous l'avoue».