L'ex-ministre des Affaires municipales Louise Harel est devenue officiellement, ce lundi soir, chef du parti municipal Vision Montréal et candidate à la mairie de Montréal, à l'issue d'un congrès spécial.

Quelque 200 personnes, dont un très grand nombre issues des communautés culturelles, ont voté à l'unanimité pour ce choix. Le congrès, assez expéditif, avait lieu dans un restaurant de La Petite Italie.

Le chef sortant, le maire de Ville-Marie, Benoit Labonté, a dit que lorsqu'il avait été choisi chef le 25 mai 2008, il avait promis d'attirer «les meilleurs Montréalais» à Vision Montréal.

«Presqu'un an plus tard, cette promesse s'est concrétisée de façon extrêmement porteuse pour Montréal, a-t-il lancé. J'ai accueilli une femme passionnée et surtout une grande Montréalaise pour reprendre la mairie le 1er novembre: Louise Harel.» Mme Harel a alors pris la parole. Elle a centré son discours sur la diversité multiculturelle de la métropole, lançant notamment à la manière du président américain: «we can change Montreal: yes, we can!».

Mme Harel a dit que tous les Montréalais pouvaient s'unir dans une cause commune, «celle de défendre l'intégrité de l'administration montréalaise». Elle a ajouté qu'il fallait que Montréal «devienne une ville propre, dans tous les sens, au sens propre comme au sens figuré».

Elle a ensuite critiqué l'actuel maire de Montréal, Gérald Tremblay, dont la marque, a-t-elle martelé, est «l'aveuglement volontaire», citant les scandales de son administration et ses réactions, notamment à un article très critique de The Economist et à la suggestion du directeur de la Sûreté du Québec de créer une escouade consacrée aux enquêtes sur la corruption.

Mme Harel croit que sa candidature peut rapidement apporter des changements à Montréal. Elle a cité la reconstitution d'un service d'urbanisme pour centraliser les projets à la ville centre plutôt que de les laisser dans les mains des arrondissements.

Elle a dit que si le maire voulait lui reprocher de parler de gouvernance, elle rétorquerait que ce sont «les services aux citoyens qui sont en cause».

Mme Harel a conclu son discours en disant: «nous sentons que cette élection n'est pas comme les autres. Ce sera la possibilité d'élire la première mairesse de Montréal.» Une déclaration qui a été suivie par un tonnerre d'applaudissements.

Kashmir S. Randhawa, propriétaire d'un traiteur de cuisine indienne, a dit à La Presse (en anglais) que «Montréal a besoin d'un maire honnête qui peut contrôler son caucus». «Madame Harel va gagner parce que les Montréalais sont tannés et Tremblay n'a pas de contrôle sur la ville et son conseil, a-t-il dit. Les francophones, les anglophones et les allophones doivent avoir ce qui est meilleur pour notre ville.» Plus tôt dans la journée, Vision Montréal avait annoncé la mise en place de six chantiers de réflexion afin de proposer une nouvelle vision pour la métropole. Les militants aborderont, avec des experts, les thèmes de l'urbanisme, de l'éthique, de la gouvernance, du développement économique, du rayonnement international et du transport.

Les personnalités qui encadreront ces exercices de réflexion sont David Hanna, Julius Grey, Pierre Delorme, Mario Polèse, Jacques Girard et Florence Junca-Adenot.

Les idées qui émergeront de ces chantiers seront présentées aux candidats de Vision Montréal en août en prévision du congrès de septembre. Elles serviront de base à la plaforme électorale du parti.

Quatre autres chantiers seront annoncés dans les prochaines semaines.