Le maire Gérald Tremblay a commencé la journée, hier, par une attaque en règle contre La Presse, qui a révélé hier le déclenchement d'une sixième enquête de la Sûreté du Québec sur des contrats accordés par son administration. Il a répété que, dans ce dernier cas, c'est lui qui a alerté la police.

Cette information se trouvait dans notre reportage, mais le maire s'en est pris au titre en première page, qui se lisait ainsi: «Contrat de rénovation à l'hôtel de ville: allégations de corruption - La SQ enquête». Il a dit que La Presse est en croisade contre lui, et a un «agenda caché» pour l'amener à quitter l'hôtel de ville.

Le maire avait déjà porté une accusation semblable après la publication d'enquêtes sur des transactions controversées à la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) et sur une croisière de l'ancien président du comité exécutif, Frank Zampino, avec un promoteur qui négociait un contrat.

«On a un seul agenda à La Presse, et c'est d'informer nos lecteurs, a rappelé de son côté Philippe Cantin, éditeur adjoint du journal. Nous ne sommes pas du tout en croisade contre le maire. Nous sommes là pour raconter ce qui se passe et pour enquêter.

«Ce n'est pas la première fois que le maire Tremblay nous attaque à la suite de nos articles. Mais jamais il n'a remis en compte la véracité d'un seul fait que nous avons publié. C'est la preuve que nous faisons un travail rigoureux. Ce n'est pas nous, à La Presse, qui commandons les enquêtes policières. C'est une situation hautement inhabituelle qu'il y en ait autant: il est dans l'intérêt public d'en faire état.»