Après avoir laissé planer le doute pendant quelques jours, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a tranché: il ne se joindra pas au tandem Louise Harel-Benoit Labonté en vue des élections de novembre.

M. Bergeron se retrouvera sur la même scène que Mme Harel, ce matin, mais ce sera en tant qu'adversaire. Les deux chefs de parti, comme l'ensemble des candidats aux élections du 1er novembre, participent à une discussion intitulée La ville que nous voulons à l'occasion du 5e Sommet citoyen de Montréal (voir autre texte en page A6).

 

«Il n'y a plus de rapprochement, je peux vous le dire tout de suite», a affirmé M. Bergeron à La Presse hier.

Le chef de Projet Montréal ne s'en cache pas, il a tenté de convaincre Mme Harel de se joindre à son parti dans les dernières semaines. Mais c'était surtout pour l'empêcher de se rallier à Vision Montréal, le parti de Benoit Labonté, a-t-il précisé. Après avoir réfléchi, il exclut désormais toute coalition avec l'ancienne ministre péquiste et le maire de l'arrondissement de Ville-Marie.

Projet Montréal, souligne-t-il, a été fondé en 2004 «en réaction» aux mesures proposées par Vision Montréal et par le parti du maire Gérald Tremblay, aujourd'hui appelé Union Montréal.

«C'est inimaginable que Projet Montréal soit associé à Vision Montréal», a-t-il résumé hier.

Expliquer sa décision

Richard Bergeron admet que certains membres de son parti pourraient être tentés par «l'appel au dialogue» que leur a lancé cette semaine Louise Harel. Il rencontrera donc des organisateurs et des militants, dans les prochains jours, pour leur expliquer sa décision d'exclure une alliance et pour les convaincre de faire campagne à ses côtés.

«Quand Mme Harel, avec son ton doucereux, invite tous les membres de Projet Montréal à se rallier à elle, c'est un plan de démolition de Projet Montréal, dénonce-t-il. Elle ne tend pas la main. Elle dit haut et fort qu'elle veut détruire Projet Montréal.»

Louise Harel mène déjà dans la course à la mairie, selon un sondage Léger Marketing paru jeudi dans le Journal de Montréal. Elle a en effet recueilli 40% des appuis contre 27% pour le maire Tremblay, selon l'enquête.

Même s'il ne récolte que 7% des intentions de vote, M. Bergeron a bon espoir que la candidature de l'ancienne ministre des Affaires municipales lui profitera. En stimulant l'intérêt des Montréalais pour les élections, elle incitera plusieurs électeurs à s'intéresser à Projet Montréal, prédit-il.

«Grâce à Mme Harel, on peut envisager que le taux de participation va monter à 50%, a indiqué M. Bergeron. Comme coup de fouet à la campagne électorale, c'est extraordinaire. À nous, maintenant, de tirer notre épingle du jeu.»