Le ton s'est durci cette semaine aux audiences publiques sur le projet de transformation de l'ancien collège des sulpiciens en complexe résidentiel de luxe. Dans une lettre envoyée à la présidente de la commission de l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) et à La Presse, la firme Daniel Arbour, responsable de la conception des plans de construction, affirme que «les allégations» du Centre régional de l'environnement (CRE) de Montréal sont «erronées».

Dans un article publié mercredi au sujet des mémoires présentés aux audiences, La Presse a révélé que le CRE de Montréal dénonçait le fait qu'il n'y ait pas de «zone tampon de construction de 30 mètres» autour des deux bois du site Marianopolis. Ces deux bois sont protégés par le Pacte patrimonial, ce qui signifie qu'on ne peut rien y construire.

 

L'associé principal de Daniel Arbour, Claude Marcotte, a signifié à la présidente de la Commission, Hélène Laperrière, que les deux bois sont effectivement protégés, mais qu'ils ne sont pas désignés comme faisant partie des zones tampons du mont Royal. Ils sont plutôt définis comme des bois d'intérêt à «valoriser hors du réseau écologique de la montagne», écrit-il.

Au CRE de Montréal, qui estime que le site de Marianopolis a atteint «sa capacité limite de construction», Claude Marcotte rétorque que c'est faux. La firme signale que le Plan de protection et de mise en valeur du Mont-Royal ne propose «aucune méthode de calcul de la capacité limite de la montagne».

«S'il n'y a pas de zone tampon autour du site, il y a sûrement une raison, a expliqué Catherine Vachon, urbaniste chez Daniel Arbour. Les bois sont à l'extérieur du réseau écologique. Et ils sont remplis d'espèces envahissantes qui menacent l'écosystème de la montagne. Notre plan de reboisement de 361 arbres, avec des espèces indigènes, va au contraire augmenter la biodiversité à terme.»

Le CRE persiste en signe

En après-midi, hier, Coralie Denis, responsable du dossier au CRE de Montréal, a dit que l'organisme persistait à réclamer une zone tampon de 30 mètres autour des bois. «Ces deux bois ont été définis comme un écoterritoire à protéger en vertu de la Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels de la Ville, qui date de 2004. Il est inadmissible qu'ils soient protégés par le Pacte patrimonial, mais qu'il n'y ait pas de zone tampon.»

Quant à la limite constructible, Mme Denis a expliqué que l'organisme réclame de l'établir depuis cinq ans auprès des différents ordres de gouvernement.

«Quand on regarde le mont Royal du haut des airs, on voit rapidement qu'il s'agit d'un îlot vert, très boisé, collé sur le parc du Mont-Royal. On estime que le projet devrait se limiter strictement à ce qui est déjà bâti. Ou mieux, le site devrait faire l'objet d'un moratoire comme les milieux humides.»