La Société de développement Angus (SDA) aurait bien aimé «sauver» les derniers vestiges du Red Light. Mais les bâtiments sont dans un tel état de décrépitude que leur démolition est nécessaire. Seules les façades seront conservées.

«Dommage qu'on en soit rendus là, a expliqué hier le promoteur de la SDA, Christian Yaccharini, mais sur le plan du patrimoine matériel, il n'y a que ça qu'on peut garder. Le reste est dans un état de délabrement avancé.»

 

Les commerces qui occupent ces édifices devront être déménagés. Le problème, c'est que les propriétaires de quatre d'entre eux refusent toujours de vendre à la SDA.

M. Yaccharini admet que les négociations sont ardues avec les propriétaires du Cléopâtre, de l'épicerie Main, du Club Opéra et du bâtiment abritant le Montreal Pool Room. Mais contrairement à ce que laissait entendre le patron du Cléopâtre dans notre dossier de samedi («Faut-il sauver le Red Light?»), il se défend d'avoir poussé la pression jusqu'à faire placarder une porte du club de danseuses. «C'est totalement faux. On n'aurait jamais fait ça. C'est immoral et illégal, observe le promoteur. Là où on a fait une erreur, c'est de placarder par mégarde une porte des Katakombes (le bar situé à deux portes) avec qui on a d'ailleurs d'excellentes relations.» M. Yaccharini estime que ses offres sont particulièrement généreuses. Si l'entente échoue, dit-il, «ce sera à la Ville de décider ce qu'elle doit faire ou pas».

Selon le promoteur, le changement de vocation du Red Light n'exclura pas pour autant la marginalité. Il se défend de vouloir aseptiser la Main et souhaite dans la mesure du possible faire écho à la mixité du quartier. «On veut bâtir à partir de l'histoire, tout en restant au XXIe siècle, conclut-il. Le Faisan doré et le Music-hall n'existent plus, mais ce sont d'autres choses qui prendront la place.»