La rénovation de la place d'Armes est lancée, même si la Ville et le gouvernement du Québec n'ont toujours pas décidé à quoi ressemblera ce square très fréquenté du Vieux-Montréal. Des travaux préliminaires débuteront dans les prochains jours, mais le gros de la besogne commencera en septembre.

La réfection qui sera entamée sous peu touche les infrastructures souterraines, comme les conduites de gaz et les fils électriques. Gaz Métro et Hydro-Québec enverront des équipes dans le secteur d'ici le 20 juin pour la réfection des conduites. Les travaux seront suspendus pendant l'été.

Pour l'heure, on ignore toujours quelle sera la nouvelle allure de la place, dont la dernière cure de rajeunissement date de 1960. En décembre, Montréal a attribué un contrat de deux millions au Groupe Cardinal Hardy/Technika HBA pour produire des plans.

Le projet des architectes sera soumis aux autorités municipales le mois prochain, explique Gilles Morel, secrétaire permanent du comité de coordination du Vieux-Montréal, à la Ville de Montréal. Une présentation publique aura lieu par la suite. Puis, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, devra donner son feu vert aux travaux, puisque les lieux historiques relèvent du gouvernement du Québec.

«Ce n'est pas quelque chose qui a l'accord ni des élus de la Ville ni du ministère de la Culture, explique M. Morel. C'est une oeuvre en devenir.»

Il confirme toutefois que la statue de Paul de Chomedey de Maisonneuve, fondateur de Montréal, disparaîtra d'ici le début de l'été. L'oeuvre de bronze sera entreposée pendant que des maçons restaureront le socle.

«Le monument ne changera pas de place dans le plan d'aménagement, et donc les bronzes vont revenir à cet endroit-là», précise Gilles Morel.

La Ville souhaite également protéger les vieilles vespasiennes qui sont situées sous le pavé. À l'origine, on souhaitait les mettre en valeur et les rendre accessibles au public, mais cette idée a finalement été écartée, faute de budget.

La semaine dernière, le comité exécutif a aussi approuvé un appel d'offres de 250 000$ pour mandater une firme d'experts en archéologie pour mener des sondages et des fouilles sous la place. C'est que depuis 2001, des études ont permis de découvrir d'importants sites dans le sous-sol.

Fleuriste évincée

Au moins un commerce est affecté par la rénovation. Marie Lacroix, qui tient un kiosque de fleurs sur la célèbre place, a reçu l'ordre de faire ses valises et de quitter son commerce avant le 7 juin.

«On m'a dit qu'on refait la place d'Armes et qu'il n'y a plus de place pour moi», a indiqué la fleuriste, qui a lancé une pétition pour contester son éviction.