Le ton durcit entre la Ville de Montréal et le syndicat de ses pompiers. La Ville a déposé une demande d'injonction hier pour forcer le syndicat à cesser d'entraver le système informatique dans les casernes.

L'Association des pompiers de Montréal (APM), dont la convention collective est échue depuis deux ans et demi, exercerait ce moyen de pression depuis septembre 2007, allègue la Ville dans la requête obtenue par La Presse.

 

Les membres du syndicat débrancheraient «systématiquement» les bornes informatiques dans les 66 casernes de Montréal, selon la Ville. Ils feraient également «disparaître l'équipement informatique accessoire nécessaire à leur utilisation» dans le but de «paralyser» le réseau.

Dans les postes de pompiers, le réseau informatique permet au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) de communiquer rapidement avec ses pompiers et ses officiers. Le système sert aussi à produire les rapports d'intervention destinés aux premiers répondants.

La Ville de Montréal estime que ce moyen de pression est «préoccupant», et plus particulièrement dans le contexte actuel de veille pandémique de la grippe A (H1N1).

La Ville plaide en effet que la paralysie du réseau entrave la diffusion rapide du plan d'action contre la grippe. De plus, ce moyen de pression «compromet sérieusement la capacité du SIM d'identifier rapidement les pompiers premiers répondants qui auraient été en contact avec des personnes infectées», peut-on lire dans la requête.

«Il est clair que les ordres relèvent du syndicat», a dit hier le directeur des relations professionnelles à la Ville de Montréal, Jean-Yves Hinse. Il souligne que la Ville a déjà envoyé trois mises en demeure pour enjoindre au syndicat de cesser son moyen de pression.

Le juge de la Cour supérieure, qui a entendu hier les deux parties, rendra sa décision cet après-midi. «Après, il nous fera plaisir de commenter», a indiqué Larent Arel, le relationniste de l'APM.