L'homme qui reprendra le flambeau de Michel Doyon à titre de vérificateur général de la Ville de Montréal, en pleine tourmente municipale, est Jacques Bergeron. Il s'agit d'un comptable agréé de formation, professeur à HEC Montréal, hautement spécialisé dans la sécurité de l'information, qui bénéficie de la cote de niveau «Secret» de la part du gouvernement fédéral, a appris La Presse.

Selon les informations obtenues, l'administration Tremblay devrait en faire l'annonce officielle lundi soir prochain, après le dévoilement du rapport d'enquête sur les transactions de la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM), au conseil municipal.

 

En plus d'avoir travaillé pour la firme KPMG, le prochain vérificateur général a dirigé le contrôle et la gouvernance des systèmes d'information de la firme Deloitte et Touche. Cette dernière est celle-là même qui a été mandatée par la SHDM pour faire la lumière sur la vente du Faubourg Contrecoeur, dans l'est de Montréal, au Groupe immobilier Catania.

Malgré plusieurs appels, Jacques Bergeron, toujours en poste au département de sciences comptables des HEC, n'a pas répondu aux appels, hier. Il n'était pas non plus joignable au Groupe conseil GSR, où il est associé, et a collaboré à la réalisation de nombreux plans de sécurité, notamment pour Vidéotron et l'Hôpital général juif. Dans son curriculum vitae, on apprend qu'il a aussi été responsable de la vérification des tirages de loteries pour le compte de Loto-Québec.

Afin d'arrêter son choix sur Jacques Bergeron, le directeur du service du Capital humain, Pierre Reid, avait mis en place un comité de sélection auquel siégeaient deux élus, Sammy Forcillo, vice-président du comité exécutif de l'administration Tremblay, de même que François Purcell, membre de Vision Montréal, et conseiller dans Rosemont-La Petite-Patrie. Un membre de l'équipe du Vérificateur général du Québec a aussi pris part à l'exercice.

Benoit Labonté, chef de l'opposition à l'hôtel de ville, a eu l'occasion de passer une heure en compagnie du prochain vérificateur général de Montréal. «Il a une feuille de route impressionnante, a-t-il dit. Je pense que la transition de Michel Doyon à Jacques Bergeron survient au bon moment, on aura une nouvelle vision, une vision externe.»

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a eu lui aussi l'occasion de s'entretenir avec le prochain vérificateur général. Il estime que son mandat «sera beaucoup pour un seul homme».

«À l'époque, l'affaire des compteurs d'eau n'était pas encore dans le portrait, et je lui ai dit qu'il s'agissait de la job de sa vie. Il m'a répondu qu'il était confiant et honoré d'avoir été nommé.»

Tant Benoit Labonté que Richard Bergeron s'entendent par ailleurs pour dire qu'il est tout à fait ridicule de réclamer un rapport d'enquête sur l'ambitieux contrat des compteurs d'eau pour le 18 juin prochain. «Il faudrait aussi une enquête policière», réclame Richard Bergeron, qui n'a pas eu le temps de poser des questions lors de la séance extraordinaire sur le sujet, mardi.

À la Ville de Montréal, le poste de vérificateur général bénéficie d'une neutralité absolue, et son mandat est d'une durée de sept ans en vertu de la Loi des cités et villes. Il est assujetti à une série de règles visant à assurer un contrôle indépendant, dont la portée s'étend aux 15 villes liées.

Pour joindre notre journaliste: sara.champagne@lapresse.ca

 

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