La maison, le terrain, les enfants, le garage... et le chien.

C'est un cliché gros comme un bouvier bernois : la banlieue et la race canine ont toujours fait bon ménage. Et la grande région montréalaise ne fait pas exception.

«Laval et la Rive-Sud sont de bons réservoirs à chiens, lance Michel Pépin, directeur de l'Association de médecine vétérinaire du Québec (AMVQ). On le constate par le nombre d'animaleries, de salons de toilettage et de cliniques vétérinaires qui fonctionnent très bien.»

 

À ce sujet, les statistiques de Léger Marketing ne trompent pas: plus on s'éloigne du centre-ville, plus le nombre de maisons avec chiens augmente. Selon un sondage de 2008, 14% des occupants des foyers de l'île de Montréal disaient posséder un chien. Ce chiffre grimpait à 22% pour la ville de Laval, puis à 35% pour les Laurentides.

«Le nombre de propriétaires de chiens augmente parce que la population des banlieues augmente, souligne Pierre Couture, directeur général de l'organisme Berger blanc, un service de contrôle animalier qui couvre les territoires de Montréal et de Laval. En cinq ou six ans, la population de Mascouche est passée de 15 à 35 000 personnes. Plus de construction domiciliaire, plus de maisons. Plus de maisons, plus de chiens!»

Pour d'évidentes raisons d'espace, la banlieue s'avère nettement plus propice que la ville quand vient le temps d'élever Fido. La ville de Longueuil, qui compte 13 000 chiens «enregistrés», possède cinq parcs canins. Laval et la Rive-Nord en comptent trois, pour 22 000 chiens enregistrés. Sans compter tous les terrains privés, forcément plus nombreux qu'à Montréal.

De là à dire qu'on s'installe en banlieue à cause de son chien, il n'y a qu'un pas. Selon Michel Pépin, plusieurs personnes ne songent à l'achat d'un chien qu'après avoir acquis leur propriété. «C'est comme si ça venait avec la maison», lance le vétérinaire mi-sérieux, en évoquant l'incontournable famille-auto-maison-Fido.

Mais il est vrai, constate Michel Couture, que certains se rabattent sur la banlieue pour fuir les contraintes de la ville. «En juillet, au moins 2% des gens qui bougent vers la banlieue le font avec leurs animaux», résume le DG de Berger blanc.

Chose certaine, le mouvement ne semble pas prêt de ralentir. Alors que la population des banlieues vieillit, Michel Couture note que de plus en plus de ménages voient Fido comme un «animal d'accompagnement» pour pallier le départ des enfants, et comme un système d'alarme à quatre pattes.

«Les gens pensent que c'est une protection supplémentaire contre l'invasion de domicile, résume M. Couture. Ça fonctionne tellement bien qu'il y a même des gens qui utilisent des systèmes de son avec des jappements de chiens pour dissuader les voleurs!»