Il ne faut pas se surprendre que le ministère des Transports du Québec doive éponger près de 15 millions en frais imprévus de décontamination dans le chantier de l'autoroute 25, même si celui-ci a été confié au privé afin de réduire les risques.

C'est ce qu'affirmait hier Pierre Lefebvre, PDG de l'Agence des partenariats public-privé du Québec.

«Oui, il est vrai que le gouvernement aura à payer une facture supérieure à ce qui avait été originellement prévu pour le parachèvement de l'autoroute 25... On doit se demander si (cela aurait) aussi entraîné des coûts supplémentaires si le projet avait été réalisé en mode conventionnel, et la réponse est évidemment oui.»

 

«En matière de PPP, on a toujours parlé de partage de risques et non d'un transfert complet de tous les risques du gouvernement au partenaire privé.»

La source de la contamination serait «les gens du milieu», selon le porte-parole du ministère des Transports, Christian Therrien. «Ça a été utilisé comme une espèce de dépotoir sauvage», a-t-il dit.

Dans son contrat avec le concessionnaire du projet, le Ministère a prévu assumer les coûts au-delà de 35 000 m3 pour les sols faiblement contaminés et de 6000 m3 pour les sols plus fortement contaminés.

Les nouvelles estimations font plutôt état d'environ 600 000 m3 et de 50 000 m3, respectivement.

Lors des audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur le projet de l'autoroute 25, le ministère des Transports (MTQ) avait fait une première estimation de la contamination des terrains lui appartenant, basée sur des données de 1994 et de 1996.

Le MTQ a indiqué hier qu'une nouvelle étude avait été réalisée en 2006, mais n'a pas voulu la fournir à La Presse.

Selon André Porlier, du Conseil régional de l'environnement de Montréal, «ce serait étonnant qu'un dépôt sauvage amène autant de contamination. Quelqu'un n'a pas bien fait son travail d'inspection, ou cette information a été cachée quelque part sur une tablette.»