Le maire de Montréal Gérald Tremblay invite à la prudence et à ne pas tirer de conclusions hâtives, même s'il a annoncé mercredi qu'il suspendait temporairement le contrat des compteurs d'eau, le temps que le vérificateur général de la Ville examine le dossier.

Interrogé à ce sujet jeudi, à l'occasion d'une conférence de presse sur le Festival du monde arabe à Montréal, le maire Tremblay a dit espérer une décision du vérificateur général «dans les plus brefs délais».

Il a par ailleurs précisé qu'il n'y avait pas de pénalité à payer pendant que la Ville suspend le contrat, du moins tant que des frais de financement ou de capital humain ne seront pas engagés par le partenaire privé. Une clause d'annulation est aussi prévue au contrat.

«Il n'y a pas de risque, en autant qu'il n'y ait pas de dépenses et de frais de financement qui sont encourus. Dans le contrat qui a été signé avec la firme GENIeau, on a une clause qui nous permet de suspendre temporairement (...) jusqu'à temps qu'on ait le rapport du vérificateur général. Il y aurait possibilité qu'il y ait des pénalités si jamais le consortium a des frais au niveau des frais de financement ou encore au niveau du capital humain qui est nécessaire pour maintenir l'équipe en place pour la réalisation du contrat. C'est la raison pour laquelle je demande au vérificateur de faire diligence», a expliqué le maire Tremblay.

Il a aussi indiqué que s'il était démontré clairement que la Ville paie 150 millions $ de plus que ce qu'elle devrait payer pour de tels compteurs d'eau, il verrait à réviser le contrat pour que l'argent des Montréalais soit plus justement dépensé.

Le contrat pour l'installation de 32 000 compteurs d'eau a été octroyé au consortium GENIeau pour des compteurs en milieux institutionnel, commercial et industriel. Le contrat est évalué à 355 millions $.

Des questions ont été soulevées, récemment, concernant la juste valeur d'un tel contrat, de même que sur les liens entre l'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, et l'homme d'affaires Tony Accurso, qui codirige le consortium.

Le maire de Montréal a dit espérer que le vérificateur général de la ville agisse avec diligence, bien qu'il ne veuille pas non plus le presser indûment avec un échéancier serré.

«On a informé l'entrepreneur. GENIeau est informé; il comprend la raison pour laquelle nous avons pris cette décision. Et tout le monde a intérêt à faire la lumière sur ce dossier-là dans les plus brefs délais. Mais d'un autre côté, si je mets beaucoup de pression sur le vérificateur, on va me dire que j'ai influencé le vérificateur», a dit le maire Tremblay.