Après le maire de Montréal, c'est au tour du patron de la Société de transport de Montréal (STM) de demander à Québec de régler les déficits structurels dans les transports en commun de la métropole.

«La solution au problème du déficit structurel de la STM, c'est un financement récurrent, stable et indexé», a affirmé Michel Labrecque, nouveau président du conseil d'administration de la STM, en marge de l'assemblée du conseil d'hier soir.

 

M. Labrecque appuie ainsi les propos du maire de Montréal, Gérald Tremblay. Dans une entrevue publiée dans La Presse de samedi, le maire de Montréal a dit vouloir réclamer entre 30 et 55 millions de plus par année à Québec pour financer les transports collectifs de sa ville. La STM traîne un déficit structurel depuis 2003.

Rappelons que l'administration Tremblay a annoncé la semaine dernière des compressions de 155 millions en 2009, dont 40 millions sabrés dans le budget de la STM. Cette somme correspond en fait au déficit structurel de 38 millions que la STM prévoit pour 2009.

La Ville devait combler ce déficit, mais elle a dû se raviser en raison de la crise financière mondiale qui influe directement sur ses revenus.

10 à 12 millions de compressions

La STM est prête à faire son bout de chemin pour réussir à boucler son budget de 2009. Sa direction a préparé un scénario qui lui permettrait d'économiser entre 10 et 12 millions «sans affecter le service à la clientèle».

«Aucune des sommes que nous n'engagerons pas ne touche quelque service que ce soit à notre clientèle, a réitéré M. Labrecque. Nous maintenons 100% de notre programme d'amélioration du service de transports en commun, et il n'y aura pas de nouvelles hausses de tarifs (en 2009).» Le conseil de la STM a d'ailleurs approuvé ces engagements lors de l'assemblée d'hier.

Michel Labrecque ne pouvait préciser en détail les coupes envisagées dans le scénario de la direction. Mais à titre d'exemple, la STM ne comblerait pas les postes vacants liés à l'administration ou aux grands projets. Le parc informatique serait renouvelé moins rapidement que prévu.

D'autres mesures

Le conseil d'administration de la STM a convenu de mettre en place d'autres mesures pour affronter ses problèmes financiers.

Outre une tournée auprès des élus provinciaux, le conseil entend convoquer différents partenaires des milieux financier, environnementaliste, culturel et sportif pour trouver des solutions.

Michel Labrecque assurera la coprésidence d'un comité chargé de soumettre des propositions au maire de Montréal et à la Communauté métropolitaine de Montréal. Finalement, le conseil d'administration de la STM a mis sur pied un comité de vigie sur l'achalandage pour suivre chaque semaine la fréquentation du réseau, et, par le fait même, l'évolution du déficit structurel de 2009.

Des craintes pour janvier 2010

Le directeur général de Transport 2000 Québec, Normand Parisien, doute que la STM puisse trouver les 38 millions manquants en 2009. «On nous donne l'assurance qu'il n'y aura pas de compressions de services cette année, mais nos craintes, c'est à partir de janvier 2010», a-t-il dit. Transport 2000 est un organisme sans but lucratif voué à la promotion du transport collectif.

Au cabinet de la ministre des Transports, Julie Boulet, on préfère attendre les propositions de la STM avant de se prononcer.