Si dans les arrondissements de l'ex-Ville de Montréal, les maires ne rejettent pas catégoriquement la suggestion de leur collègue Cosmo Maciocia, par contre, dans les arrondissements qui ont déjà été des villes à part entière, c'est autre chose...

Dans Ahuntsic-Cartierville, la mairesse Marie-Andrée Beaudoin comprend la sortie de M. Maciocia. «Tout doit être analysé, dit-elle. Ça doit faire partie des scénarios. Cela mérite réflexion. C'est vrai que s'il y a des fusions à faire, ce ne sera pas facile. Mais c'est un débat passionnant car il touche au coeur même de nos opérations.»

 

Envisager une fusion des arrondissements de Sud-Ouest et Verdun n'effraie pas la mairesse de Sud-Ouest, Jacqueline Montpetit. «Dans la réalité, on parle très souvent du Grand Sud-Ouest et on travaille très souvent dans ce modèle-là, même si je ne dis pas que c'est sur ce modèle qu'il faudra réaliser notre ville dans 5, 10 ou 15 ans. Comment va évoluer cette grande île? Avec le temps, je pense que des choses vont bouger.»

Mais le maire de Verdun, Claude Trudel, préfère réaliser des ententes de services avec des arrondissements plutôt que de penser à des fusions. «C'est l'avenir, dit-il. Je ne pense pas que j'ai le goût de faire des puzzles.»

Le maire d'Anjou, Luis Miranda, accepterait-il que son arrondissement soit fusionné avec Montréal-Nord et Saint-Léonard? La réponse appartient aux citoyens, dit-il. «Nous vivons dans une démocratie mais on a un modèle et on travaille avec.»

«Est-ce le temps de parler de structures? ajoute Claude Dauphin, maire de Lachine. Il y a sûrement des façons de faire des économies entre arrondissements. Notre priorité est de trouver 155 millions.»

La mairesse d'Outremont, Marie Cinq-Mars, et celle de LaSalle, Manon Barbe, opposent un non catégorique à toute fusion avec un autre arrondissement. «Il n'est pas question de toucher aux limites d'Outremont, dit Mme Cinq-Mars. Les Outremontais nous ont fait confiance lors des fusions forcées sur la base de conserver des compétences locales et l'intégrité du territoire.»

«Je suis d'accord avec Mme Cinq-Mars et cette proposition mènera à des économies de bouts de chandelle, ajoute Manon Barbe. Fusionner n'entraînera pas une réduction du personnel.»

Même chose à Pierrefonds-Roxboro où Monique Worth dit que son arrondissement n'est pas prêt à être fusionné à Saint-Laurent et L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève. «Je pense que ce serait rouvrir une boîte de Pandore, dit-elle. Il faut essayer de faire mieux avec ce qu'on a.»

«Tout sur papier est possible, ajoute André Lavallée, maire de Rosemont-La Petite-Patrie. Mais Montréal a hérité d'un modèle qui, le moins qu'on puisse dire, n'est pas cartésien. Repartir un débat théorique, ce serait se tirer dans le pied. Les Montréalais veulent un petit break, là. Ils veulent des services.»