L'avis hautement défavorable du Conseil du patrimoine de Montréal (CPM) sur la transformation extrême de l'ancien collège de philosophie des prêtres sulpiciens, dont La Presse a dévoilé les détails hier, a placé les élus de l'administration Tremblay sur la corde raide.

Selon des informations de première main, il a été convenu, hier matin, de retarder le dévoilement de l'avis sur le site internet de la Ville à la suite d'une conversation entre Helen Fotopulos, responsable du mont Royal au comité exécutif de la Ville, et la nouvelle présidente du CPM, Marie Lessard. En fin d'après-midi, l'avis n'était toujours pas disponible, mais devrait l'être aujourd'hui, a signifié Mme Lessard qui avait été convoquée à l'hôtel de ville de Montréal.

 

En fin de journée, Mme Lessard n'avait pas rappelé La Presse. Mais Helen Fotopulos, jointe alors qu'elle siégeait à la réunion hebdomadaire à huis clos de l'exécutif, a répondu «que la décision de mettre ou pas en ligne un avis ne relevait pas d'elle, mais plutôt de Marie Lessard». La mairesse du Plateau a ensuite dit qu'elle n'avait pas lu l'avis en question avant de revenir sur ses propos et de rappeler La Presse pour dire qu'elle en avait pris connaissance.

«Le projet n'est pas prêt pour être présenté aux élus de l'exécutif», a-t-elle souligné, sans commenter les visées du promoteur, Développement Cato. Mais elle a précisé que le projet devra répondre aux exigences du Plan intérimaire de protection et de mise en valeur et du territoire, qui stipule, entre autres, que le bâti existant doit demeurer, selon les règles d'urbanisme actuelles.

L'analyse de la construction projetée pour l'ancien séminaire de philosophie du chemin de la Côte-des-Neiges (ne pas confondre avec le collège privé Marianopolis, dans Westmount), et dont La Presse a obtenu copie, a été réalisée grâce au Plan directeur de développement du promoteur, dans sa version définitive datée du 7 janvier dernier. Un document de 28 pages, avec esquisses, élaboré par Daniel Arbour et associés, firme d'aménagement urbain.

Le vice-président de l'entreprise, Claude Marcotte, a affirmé hier que le projet avait été bonifié depuis le 7 janvier. Or, on a appris que cette version a déjà été analysée par le gouvernement du Québec, le Bureau du patrimoine, de la toponymie et de l'expertise de la Ville, de même que par l'arrondissement de Ville-Marie.

Stationnement souterrain

Dans l'ensemble, il est question d'abattre une centaine d'arbres pour ériger des maisons isolées et de démolir deux édifices afin de convertir l'ancien séminaire en complexe résidentiel. Des vues du mont Royal seront aussi masquées à partir de la rue Cedar.

Dans son avis qui a été rendu public le 15 janvier dernier, le Comité consultatif d'urbanisme (CCU), de Ville-Marie conclut sensiblement la même chose que le Conseil du patrimoine. Il suggère de sauvegarder les arbres et recommande une étude de circulation pour évaluer l'impact sur la quiétude du voisinage des 671 nouvelles unités de stationnement souterrain.

Pour joindre notre journaliste: sara.champagne@lapresse.ca