La tension est forte chez les usagers des trains de banlieue de la ligne de Deux-Montagnes, incommodés par toutes sortes de problèmes qui perturbent le service. En pleine heure de pointe ce matin, une escarmouche entre deux usagers à la station Roxboro-Pierrefonds a entraîné le retard du train bondé de 7h13 et de ses 1500 passagers.

Ce nouvel épisode survient au lendemain du dépôt d'un recours collectif contre l'Agence métropolitaine de transport (AMT) par un homme de Pincourt, au nom des 45 000 usagers des lignes de trains de banlieue de Dorion-Rigaud et Deux-Montagnes.

Selon un agent d'information de l'AMT rencontré sur le quai de la station Roxboro-Pierrefonds, une bousculade aurait éclaté entre deux passagers, ce qui a provoqué l'interruption du service durant environ une dizaine de minutes.

L'incident n'a toutefois pas nécessité l'intervention de la police et l'origine de l'échauffourée demeure inconnue.

Mais avec les retards, le manque d'espace dans les wagons et autres irrégularités qui empoisonnent depuis des mois le bon fonctionnement des trains de cette ligne, inutile de chercher bien loin.

En tout cas, plusieurs usagers interrogés ce matin près des rails en avaient gros sur le coeur et ne se faisaient pas prier pour exprimer leur ras-le-bol.

Nabil Bakidach, qui prend le train tous les jours depuis des années pour aller travailler au centre-ville, était hors de lui. «Je pourrais prendre congé et vous suivre toute la journée pour vous parler des problèmes de service», ironise ce fonctionnaire.

Il dit en avoir assez des retards et des mensonges de l'AMT. «On nous avait promis d'augmenter le nombre de navettes. Et pourquoi ne pas prévoir de trains en attente en cas de problèmes?», s'interroge M. Bakidach. «Il faut toujours hausser le ton pour se faire entendre. C'est un manque de respect et une insulte à l'intelligence des usagers», peste-t-il.

Pour calmer la grogne, l'AMT a annoncé hier un plan de redressement de ses services, qui comprend notamment des rabais sur les titres mensuels des trois prochains mois. «On apprécie, mais c'est peu comparé à ce qu'on endure depuis des années. Ils veulent nous faire taire», croit Nabil Bakidach, qui se réjouit de la demande de recours collectif intenté contre l'AMT. «Pour moi, c'est le service qui importe, pas l'argent», souligne pour sa part Aram Nischanian, un autre usager.

Vêtus de dossards fluorescents, quelques employés de l'AMT sont chargés depuis deux semaines d'informer les clients des retards et autres irrégularités sur la ligne.

Un rôle ingrat à en croire l'un d'eux, qui dit encaisser régulièrement les foudres des usagers.

Pour Nicole Sabourin, de Pierrefonds, le service est tout simplement cauchemardesque depuis le 12 janvier, jour de l'annonce des nouveaux horaires sur la ligne Deux-Montagnes. «Le train de sept heures, on ne peut même pas grimper dedans tellement il déborde», explique cette habituée.