L'administration Tremblay croule sous les réclamations depuis l'épisode des bris de canalisations en série du début du mois de janvier. Au total, 121 réclamations ont été déposées depuis le 1er janvier dernier comparativement à 289 pour toute l'année 2008. Des réclamations qui avaient d'ailleurs forcé la Ville de Montréal à verser un demi-million de dollars en dommages et intérêts.

Au comité exécutif de la Ville de Montréal, le responsable du dossier des infrastructures souterraines s'empresse d'indiquer qu'il n'y a pas péril en la demeure. «Il se peut qu'il n'y ait plus de bris de toute l'année, explique Sammy Forcillo. Mais il faut admettre que nous avons été fortement sollicités durant deux fins de semaine consécutives, en janvier.» Et pour cause. En 8 jours seulement, du 1er au 17 janvier, il y a eu 19 fuites d'eau qui ont fait éclater une soixantaine de conduites. L'un des bris, assez spectaculaire, avait emprisonné des dizaines de voitures dans le secteur des rues Saint-Jacques et Peel, et transformé le quadrilatère en patinoire.

«J'étais aussi froid qu'un bonhomme de neige», se rappelle avec humour M. Forcillo, qui avait alors accordé des dizaines d'entrevues aux médias. À la Ville, on estime que les quelque 140 reportages télévisés, 75 radiophoniques et 48 articles de journaux portant sur les conduites d'eau ont joué un rôle important dans le nombre de réclamations à la hausse des compagnies d'assurances.

Montréal n'est pas non plus à l'abri des poursuites devant les tribunaux. L'an dernier, 38 règlements à l'amiable ont forcé la Ville à verser 1,4 million en indemnités pour des bris de canalisations. Seulement trois jugements ont été prononcés en faveur de l'administration municipale. En 2007, 38 ententes à l'amiable ont mené à un règlement de 2,07 millions.

Avec en moyenne trois fuites par jour, l'équipe du maire Tremblay estime qu'il y a entre 700 et 1000 bris de conduites principales ou secondaires par année. Le centre-ville, Rosemont-La Petite-Patrie et le Sud-Ouest sont des arrondissements particulièrement à risque à cause de l'âge avancé des tuyaux, 90 ans en moyenne.

En 2009, 1,5% des quelque 5200 km de conduites d'eau de Montréal seront remplacés. Les dépenses siphonneront 130 millions du budget d'infrastructures de l'eau de la Ville, qui s'élève à 350 millions.

Pour l'énième fois, Sammy Forcillo, responsable du dossier, répète enfin que le réseau d'eau de la métropole est vétuste. «Il y a eu des sous-investissements par les autres administrations dans le passé. Mais on croit que la crise économique va nous aider à obtenir plus d'argent de la part des gouvernements», dit-il.

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