Le chef de l'Opposition officielle de Montréal, Benoit Labonté, a demandé à Québec d'enquêter sur les transactions effectuées par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) en 2007 et 2008 et sur les activités de Me Mario Paul-Hus, du cabinet Fasken Dumoulin Martineau, et de l'ex-dg de la SHDM, Martial Fillion, dans ce dossier.

M. Labonté a écrit la semaine dernière à la ministre des Affaires municipales et des Régions, Nathalie Normandeau, pour que «la lumière soit faite» dans le dossier de la SHDM.

Le chef de Vision Montréal lui demande d'enquêter sur la façon dont a été créée la SHDM, «malgré l'avis négatif du Service du contentieux de la Ville de Montréal et vraisemblablement à l'insu, à ce moment, de votre propre ministère», écrit M. Labonté dans sa lettre.

Il souhaite aussi que l'on éclaircisse les transactions immobilières de la SHDM relatives au projet Contrecoeur mais aussi celles reliées aux immeubles des rues Sussex, Lincoln et Saint-Patrick, qui ont, écrit-il, «été réalisées en deça de la valeur marchande du moment et sans l'autorisation du comité exécutif de la Ville de Montréal, contrairement aux dispositions adoptées par le Conseil de la Ville de Montréal en juin 2007».

Par ailleurs, M. Labonté veut que Québec mette son nez dans «la nature des relations pouvant exister entre le politique et l'administratif dans le dossier de la SHDM».

En effet, il estime «troublant» que le maire Gérald Tremblay ait «admis publiquement que deux officiels de haut niveau de son parti, Union Montréal, soit son agent officiel, Marc Deschamps, et le secrétaire exécutif du parti, Me Mario Paul-Hus, ont siégé au sein de jurys internes de la SHDM qui ont approuvé certaines de ces transactions» et que ces deux personnes assument toujours des fonctions officielles au sein d'Union Montréal, «en contravention potentielle de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités».

M. Labonté a d'ailleurs écrit une autre lettre à Me Marcel Blanchet, directeur général des élections du Québec, pour qu'il enquête au sujet de Me Paul-Hus, dont «la participation active et officielle aux instances d'Union Montréal» aurait enfreint «la lettre, voire l'esprit» de la Loi.

Il indique aussi à Me Blanchet que l'implication de M. Fillion dans le financement d'Union Montréal doit être éclaircie.

Vision Montréal croit que, malgré les enquêtes de gestion de KPMG et du Vérificateur général, «seule la ministre possède le pouvoir, en vertu de la loi, de mettre en place le processus d'enquête nécessaire qui permettra de faire toute la lumière sur l'ensemble des ramifications de cette affaire».