En entrevue avec La Presse, le maire Gérald Tremblay a rendu hommage aux cols bleus, hier, pour le travail que les employés de la Ville font depuis le début de cet hiver à déglacer les trottoirs, à déneiger les rues ou à réparer les conduites d'eau défectueuses. Il estime par ailleurs que les Montréalais ont «raison d'être exigeants» avec la Ville en ce qui a trait aux travaux de nettoyage des rues et des trottoirs, qui ont fait l'objet de critiques récemment.

«Je suis allé moi-même dans le sous-sol montréalais, dit-il. Là où sont situées nos conduites d'eau, sous les tuyaux de Bell et de Vidéotron. Les cols bleus y travaillent pour colmater les fuites. Ce n'est pas facile de faire des réparations avec ce temps. Ils ont le droit de grève. Ils pourraient aller en grève, mais ils sont sur le terrain!»

 

Alors que la négociation de la convention collective des cols bleus se poursuit, M. Tremblay dit que cet hiver, «personne» ne critique les cols bleus. «Ils travaillent dans des conditions dangereuses, avec des conduites d'eau de cette importance. Et sur le réseau routier, ils font un travail remarquable. Il faut leur dire, car ils ont été tellement critiqués. Là, ils font des efforts et quand je les rencontre, ils me demandent quand on va leur dire un merci. Ça fait plaisir une fois de temps en temps de dire «merci pour le travail que vous faites».»

Et 367 ans après la fondation de Montréal, l'hiver et ses conséquences dans nos vies quotidiennes font couler toujours beaucoup d'encre. Le maire dit que la population reconnaît pourtant que la situation s'améliore, même si ce n'est pas encore parfait partout. «On doit faire mieux, car c'est une priorité des Montréalais. Après ça, ce sera les nids-de-poule. Ce sont des attentes légitimes et c'est notre responsabilité.»

Il ajoute que, de nos jours, on doit vivre avec des changements climatiques et que la Ville «travaille très fort» pour que l'hiver se passe sans encombre pour la population.

«Est-ce que tout est parfait? La réponse est non. Est-ce que les Montréalais sont exigeants? La réponse est oui. Est-ce que les Montréalais ont raison d'être exigeants? Oui. C'est notre responsabilité d'assurer la sécurité des Montréalais. Ce n'est pas très sécuritaire quand on est obligé de marcher dans la rue. Comment on concilie les besoins du réseau routier avec ceux de nettoyer nos trottoirs, de mettre du sable, de mettre du sel, dépendamment des changements de température? On essaie de coordonner le mieux possible.»

S'il y avait cet hiver une conjonction d'événements avec du temps froid, des bris graves de conduites d'eau et du réseau électrique, la Ville serait prête, dit le maire. «On a déjà fait des exercices pour prévenir ces situations, dit-il. Nous sommes prêts.»

À propos des 11 bris de conduites d'eau depuis le début de l'hiver, il répète que le réseau est vieux, mais en cours de restauration avec 10 milliards investis d'ici 2029. Il demande «des investissements additionnels» d'Ottawa. Demain, il sera en compagnie d'autres maires canadiens pour présenter des arguments en ce sens.

Le maire a aussi dit qu'à cause de la pollution causée par les poêles à bois, notamment dans l'est de l'île, la Ville évalue la possibilité de bannir l'installation de tels poêles dans les nouvelles résidences.

Pour joindre notre journaliste eric.clement@lapresse.ca