Un morceau imposant d'un viaduc de la rue Notre-Dame, qui enjambe une voie ferrée entre les rues Alphonse-D.-Roy et Frontenac, est tombé hier en début d'après-midi.

Personne n'a été blessé, mais les autorités, alertées par un piéton, ont immédiatement bloqué la circulation dans les deux directions sur environ un demi-kilomètre de la rue Notre-Dame. Résultat: un flot important de véhicules a été redirigé vers la rue Sainte-Catherine et les autres artères limitrophes, ce qui a provoqué un bouchon de circulation majeur dans le secteur.

 

Des ingénieurs de la Ville de Montréal et du Canadien Pacifique ont été dépêchés sur place pour évaluer l'état de la structure, propriété de la compagnie ferroviaire.

Les premières inspections ont démontré que la structure de béton du viaduc est intacte. Mais la vision de ce cratère d'environ 8 pieds sur 3 pieds et profond de plusieurs pieds sur l'accotement de la chaussée suscite plusieurs inquiétudes. «Ce n'est pas un problème de structure comme on l'a vu à d'autres endroits», a cependant précisé hier en début de soirée Sammy Forcillo, conseiller municipal de Sainte-Marie-Saint-Jacques et membre du comité exécutif responsable des finances, des infrastructures, de la voirie et de la gestion de l'eau, en faisant référence à l'effondrement du viaduc de la Concorde.

Un bris d'une conduite d'eau aurait détérioré le sol et mené à l'affaissement du viaduc. Le même tronçon a d'ailleurs été fermé à la circulation une partie de la journée samedi, pour y procéder à des inspections. «Il semble y avoir eu érosion du sous-sol en pierre qui supporte le béton et la chaussée», a expliqué le chef aux opérations Mario Drolet, du Service des incendies de la Ville de Montréal.

Les fondations auraient cédé sous le poids des véhicules, qui circulent massivement sur Notre-Dame. «La conduite d'eau devait être brisée depuis longtemps et le sol s'est érodé pour créer un vide sous la chaussée», a ajouté Gilles Robillard, directeur général adjoint au Service des infrastructures, du transport et de l'environnement.

Des opérations de forage ont été effectuées pour déterminer si le sol s'est désagrégé à d'autres endroits sous la chaussée. «Si ce n'est pas le cas, on va remblayer le trou avec du béton et la circulation va reprendre», a résumé M. Robillard, hier en fin de journée.

La rue Notre-Dame reste donc fermée jusqu'à nouvel ordre. Les autorités municipales invitent les automobilistes à contourner l'entrave par des rues voisines, notamment Sherbrooke, mais d'importants bouchons de circulation sont à prévoir.

Hier, le ministère des Transports du Québec a fait savoir qu'on allait utiliser «au maximum les panneaux à messages variables sur le réseau autoroutier pour prévenir les automobilistes de la fermeture de la rue Notre-Dame, et ce, plusieurs kilomètres avant qu'ils ne se retrouvent coincés dans un bouchon de circulation». Un porte-parole du Ministère, Mario St-Pierre, a toutefois prévenu qu'on s'attendait, hier soir, à vivre une période de pointe infernale.

La rue Notre-Dame est l'une des principales artères routières dans l'est de Montréal, avec des débits de circulation variant entre 70 000 et 80 000 véhicules par jour.

C'est aussi l'une des principales voies d'entrée et de sortie des milliers de camions qui transitent par le port de Montréal avec des débits moyens d'environ 6600 camions par jour.

Avec Bruno Bisson