Un sondage CROP a révélé hier que 97% des Montréalais estiment que la qualité de l'environnement est un enjeu important. C'est aussi au nom de la qualité de leur environnement qu'une centaine de résidants du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Outremont, s'opposent à un projet de piste cyclable dans sa forme actuelle.

Ces citoyens ont signé la semaine dernière une pétition contre le projet de l'arrondissement parce que la création de la piste va supprimer leurs places de stationnement: 142 places côté sud et une centaine aux heures de pointe du côté nord.

 

Daniel Leblanc ne comprend pas pourquoi on a placé les riverains devant le fait accompli: «Nous n'avons pas été consultés. Les gens sont outrés.»

La mairesse Marie Cinq-Mars estime que ce projet est «extraordinaire», car la piste cyclable est réclamée depuis longtemps dans cet axe important qui borde le mont Royal.

«Si on veut encourager le transport actif et faire un virage vert, il faut se montrer compréhensif et généreux, dit-elle. C'est vrai que ça va créer un changement d'habitude, mais j'ai commandé une étude afin de trouver du stationnement pour ces riverains, et si on doit instaurer un système de vignettes, on le fera.»

«Mais on n'aura plus de places devant chez nous et on n'aura plus accès à la rue, dit M. Leblanc. Et les personnes âgées qui ont signé la pétition disent que, s'il n'y a plus ces places de stationnement, elles n'auront plus de visites! Ça, ça m'a touché.»

La mairesse estime que la portion de la rue réservée aux voitures sera moins large et donc que la circulation y sera «automatiquement» ralentie.

«Le chemin de la Côte-Sainte-Catherine est une autoroute, actuellement», dit Mme Cinq-Mars, qui assure que la police veille à ce que la limitation de vitesse à 40 km/h soit respectée.

M. Leblanc voudrait que les stationnements demeurent de chaque côté, en tout cas que le projet soit reporté et qu'on tienne compte de l'opinion des riverains.

«Que la Ville revoie son projet, dit-il. Les cyclistes roulent vite. Les enfants, en sortant de l'autobus, vont se retrouver sur la piste cyclable. Les gens ne sont pas contre cette piste, mais ce projet nous est tombé sur la tête. Il a été préparé à la va-vite. Et puis, qu'on puisse au moins sortir de chez nous!»

Pour joindre notre journaliste eric.clement@lapresse.ca