Les cinq patinoires offertes par la fondation du Tricolore seront construites bénévolement par les cols bleus de Montréal. Les employés de la Ville de Montréal ont décidé de joindre leurs efforts à ceux de la FTQ construction, section locale, pour un partenariat de cinq ans.

Depuis quelques jours, des travaux préparatoires ont d'ailleurs commencé dans le quartier Saint-Michel, au parc François-Perreault, où la première patinoire sera érigée. L'excavation commencera la semaine prochaine. Les cols bleus s'occuperont des travaux manuels: creuser, clôturer, installer les bandes, les sièges, etc. Pendant que les travailleurs de la FTQ s'occuperont principalement de la construction de la dalle, avec armature d'acier, et de tout le système de réfrigération.

 

Michel Parent, président des cols bleus du local 301, estime que ce partenariat prouve que les cols bleus ne sont pas que des durs sans coeur. Il s'était engagé à transformer l'image des cols bleus, quand il avait été reconduit pour un autre mandat, en 2006, et selon lui, il s'agit là d'un pas dans la bonne direction.

«Nous sommes de bons travailleurs et en voici une autre preuve», a-t-il ajouté, lorsqu'interrogé par La Presse, en pleines négociations pour renouveler la convention collective des cols bleus, échue depuis août 2007.

À la FTQ construction, Robert Paul, directeur des opérations, explique que l'idée de s'associer à la Fondation des Canadiens pour l'enfance est apparue il y a deux ans, alors qu'Henri Massé était encore à la tête de la centrale syndicale. Fait particulier, dans ce cas-ci, il indique que des entrepreneurs privés, dont Acier AGF, construction Astra et Pompes méga, ont embarqué dans le projet pour fournir gracieusement leurs expertises et des matériaux. La FTQ était venue en aide à l'accueil Bonneau, après l'explosion de l'édifice, en 1998.

Patins et bâtons

Si tout va bien, la première patinoire d'une série de cinq devrait être inaugurée à temps pour Noël. La compagnie Bauer s'est par ailleurs engagée à fournir gratuitement une centaine d'équipements complets de hockey à la communauté. Au printemps prochain, la patinoire réfrigérée sera transformée en terrain de basketball et d'autres sports pourront s'ajouter avec la collaboration d'organismes communautaires, dont Vivre Saint-Michel en santé.

«Nous ne savons pas encore où les quatre autres patinoires seront construites, explique la directrice exécutive de la Fondation du Canadien, Geneviève Paquette. La patinoire de Saint-Michel va servir d'exemple. Mais ce qui est

certain c'est que notre objectif est de la léguer à l'arrondissement dans cinq ans, une fois que le bébé sera à maturité.»

Au total, la Fondation des Canadiens versera entre 500 et 700 000$ pour la construction de la patinoire, ouverte à l'année, de 8h à 22h. L'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension s'occupera pour sa part du raccordement électrique, de l'aqueduc ainsi que de l'éclairage. Les cols bleus prendront ensuite en charge l'entretien et le véhicule de style «Zamboni», offert par la Fondation. «Je ne sais pas combien de cols bleus seront affectés à la patinoire, mais il est question d'une dépense d'exploitation de 100 000$ par année, a expliqué la mairesse, Anie Samson. Pour nous, c'est une grande aventure qui permettra à notre jeune communauté multiethnique, qui n'a pas toujours la chance de joindre les rangs d'une équipe, de se familiariser avec nos sports d'hiver.

 

Les enfants de Saint-Michel

Selon les dernières données de Statistique Canada, il y a 31 000 enfants dans le quartier environnant le parc François-Perreault, où sera construite la patinoire réfrigérée. Environ 3200 enfants fréquentent par ailleurs une école située à moins d'un kilomètre de la future patinoire. La patinoire réfrigérée sera la seule du genre à Montréal, conçue à la base pour jouer au hockey. Les deux autres, récréatives, sont dans le mont Royal et au Vieux-Port.