L'Agence métropolitaine de transport (AMT) lancera lundi, après six ans de délai, un cinquième départ matinal sur la ligne de train de Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie.

Un cinquième train partira aussi du centre-ville en fin d'après-midi en direction de la Montérégie. Le premier partira à 16h25 et le dernier, à 18h25.

La mise en service de ce train a été rendue possible grâce à la location de voitures et de locomotives mises à la retraite l'an dernier par la société New Jersey Transit.

 

Elle est aussi devenue nécessaire à la suite d'une décision arbitrale rendue en avril dernier, selon laquelle l'AMT a versé plus de 3,5 millions de dollars au CN pour payer des droits de passage qu'elle n'a jamais utilisés.

Cette facture pour un service de train qui n'a jamais existé s'ajoute aux déboires récents de l'AMT, qui a vu ses projets d'autobus désavoués par les villes de la métropole, au début de septembre, et qui a récemment perdu l'usage de 45 millions de dollars investis dans du papier commercial adossé à des actifs. Ces placements ont été gelés pour des années afin de prévenir une crise majeure du système bancaire canadien.

Un train qui ne date pas d'hier

Les origines du train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire remontent à 1859, à l'époque où fut construit le pont Victoria. Abandonnée en 1988 après 129 ans de service, au profit de l'automobile, la desserte fut rétablie temporairement par l'AMT à la fin de 1999 pour réduire des impacts de la reconstruction de la route 116.

L'année suivante, l'AMT a signé une entente de 10 ans pour préserver des droits de passage sur la voie ferrée du CN en Montérégie. Cette entente prévoyait la création d'un service permanent de cinq départs par jour dès l'automne 2002.

Des délais multiples, des disputes entre les villes et l'AMT et un manque de matériel roulant ont toutefois empêché la mise en service d'un cinquième départ durant plus de six ans.

L'an dernier, après avoir consenti à plusieurs reports du contrat signé en 2000 avec l'AMT, le CN a demandé à un arbitre de déclarer que cette entente était maintenant en vigueur et que l'AMT devait lui verser les droits de passage pour cinq départs par jour, et ce, qu'elle soit en mesure ou non de les assurer.

La décision rendue en avril a obligé l'AMT à verser des droits de passage d'environ 100 000$ par mois rétroactifs au mois d'octobre 2005, soit plus de 3,5 millions de dollars pour un service qu'elle n'a finalement jamais offert.

Aujourd'hui, environ 6600 passagers prennent le train de Mont-Saint-Hilaire chaque jour. Les quatre départs (allers-retours) quotidiens sont presque à capacité. L'ajout d'un cinquième train et le type de voitures qui y seront affectées pourraient augmenter la capacité de la ligne à près de 10 000 passagers par jour, soit une fréquentation comparable au train de banlieue de Saint-Jérôme/Blainville, dans la couronne Nord.

L'AMT prévoit faire d'autres investissements importants dans ce train de banlieue. Selon le budget d'immobilisation 2008-2010, le coût total de ces projets est estimé à près de 20 millions de dollars.