Les recherches se sont poursuivies toute la journée lundi pour retrouver Adam Benhamma, 3 ans, enfant autiste sourd et muet qui a disparu dimanche dans le quartier Auteuil, à Laval. Mais l'espoir de retrouver le gamin en vie s'amenuisait à mesure que les heures s'égrenaient.

Au moment de sa disparition, le petit Adam était en visite avec sa soeur et son père chez des amis de la famille, rue de la Pointe-aux-Ormes, un secteur isolé et boisé situé en bordure de la rivière des Mille-Îles. Il a échappé à la surveillance de membres de sa famille en milieu d'après-midi.

Tout juste avant, le bambin s'amusait dehors avec sa soeur de 7 ans. Son père les a vraisemblablement laissés un moment sans surveillance, a raconté la police.

«La petite est allée voir son père pour lui dire qu'elle avait perdu son frère de vue», a expliqué Nathalie Lorrain, de la police de Laval.

Des plongeurs de la Sûreté du Québec et des pompiers de Laval ont sillonné la rivière à bord de canots pneumatiques une bonne partie de la journée. Un hélicoptère de la SQ a aussi survolé la zone des recherches. Plusieurs policiers ont quadrillé les lieux, à l'intérieur d'un important périmètre de sécurité. Ce dernier a d'ailleurs été agrandi en matinée par les autorités, afin d'intensifier les fouilles et ratisser plus large. «Cela facilitera le travail de nos maîtres-chiens», a justifié l'agente Lorrain.

L'opération de recherche s'est déroulée dans un décor un peu étrange. Un mélange de neige et de pluie tombait sur une poignée de résidences gigantesques et anciennes, en bordure de la seule rue serpentine de ce quartier privé, un peu coupé du monde, où les symboles religieux sont nombreux. Le sol marécageux, partiellement couvert de neige, a d'ailleurs compliqué le travail des secouristes.

Le père d'Adam n'était pas sur place lundi ni les amis chez qui la famille du disparu était en visite. La mère du garçonnet a quant à elle été hospitalisée la veille, victime d'un choc nerveux.

Mobilisation citoyenne

Parallèlement aux recherches policières, quelques citoyens ont aussi décidé de se mobiliser. Ada-Liz Ruscitti, 39 ans, explique avoir été secouée par la disparition du petit Adam. «J'ai un garçon de 6 ans qui lui ressemble. Quand j'ai vu sa photo, ça m'a touchée», a expliqué la Samaritaine, qui travaille à la centrale 911 à Montréal. Elle a donc mis ses bottes de pluie avant de s'engouffrer dans le bois marécageux. «Ça glisse beaucoup. Je cherchais des traces dans la neige ou des endroits qui pourraient attirer l'attention d'un enfant», a ajouté Mme Ruscitti.

Richard, résidant de Terrebonne, s'est aussi présenté sur les lieux lundi matin pour offrir ses services. Les policiers refoulaient toutefois les citoyens derrière les cordons de sécurité.

Selon l'agente Nathalie Lorrain, les efforts des policiers ont été grandement compliqués par les conditions météorologiques. Des dizaines de centimètres d'eau recouvrent certaines zones marécageuses.

Les quelques voisins du secteur sont pour leur part confinés à la maison et suivent la situation de près. Certains contemplaient le déploiement policier à travers les fenêtres de leur maison. Denise Moufarrege a dit partager la douleur et l'angoisse de la famille d'Adam, même si elle ne la connaît pas.

En fin de journée, les bateaux de la SQ ont suspendu leurs recherches après avoir navigué autour des petites îles au milieu de la rivière. Vêtus de leurs combinaisons isolantes, les plongeurs sont descendus dans l'eau tranquille à plusieurs endroits, entre les zones recouvertes de glace.

Plusieurs badauds se sont présentés sur la rive pour observer, impuissants, les opérations en cours. «Pauvre petit gars...» a soupiré une dame, pour elle-même, avant de tourner les talons.

Les recherches devraient reprendre mardi matin.