La police de Montréal sollicite l'aide de la population pour mettre la main au collet d'un suspect impliqué dans un attentat au cocktail Molotov perpétré en novembre dernier dans un café italien de Rivière-des-Prairies.

La division des Incendies criminels du Service de police de la Ville de Montréal a diffusé vendredi des images croquées dans la nuit du 22 novembre, dans lesquelles on aperçoit deux suspects s'en prendre au café Danési, situé sur la rue Maurice-Duplessis. Un premier suspect, cagoulé, fracasse énergiquement la vitrine du café avec une masse, tandis que son complice déverse de l'essence à l'intérieur de l'établissement avec un bidon, avant d'allumer le feu. Le café Danési avait été pris pour cible une première fois environ deux semaines plus tôt. L'attaque avait cependant échoué puisque les incendiaires avaient déguerpi lorsque la sonnerie de l'alarme avait retenti, non sans d'abord défoncer une vitrine et verser de l'essence sur le plancher du café.

Les suspects ont obtenu plus de succès à leur deuxième tentative. Du moins à moitié, puisqu'ils se sont fait surprendre par un gardien de sécurité embauché depuis le dernier attentat, qui montait la garde à l'intérieur du café. Le gardien de sécurité a pris ses jambes à son cou lorsque les flammes ont commencé à se répandre. Selon une source proche du dossier, les incendiaires ont voulu compléter le travail amorcé la première fois.

Un des deux suspects avait été appréhendé dès le lendemain du deuxième attentat, au volant d'une camionnette volée qui avait été vue sur les lieux du crime. Les enquêteurs tentent toujours d'identifier l'autre incendiaire, un homme blanc âgé dans la vingtaine, qui portait un capuchon le soir de l'attentat contre le café.

Si vous avez des informations sur cette affaire, vous pouvez contacter la police au 514-393-1133.

Les attaques contre les cafés italiens connaissent par ailleurs une accalmie depuis le début de l'année. Depuis août, plus de 20 cafés, bars et commerces italiens ont été la cible d'incendies criminels.

Des tensions entre des clans italiens pourraient expliquer ces nombreuses attaques. Les assassinats de plusieurs membres du clan Rizzuto, dont ceux du parrain Nicolo Rizzuto et de son petit-fils Nick, sans oublier les attaques contre les cafés, illustreraient l'instabilité qui règne actuellement dans la mafia montréalaise.

Les incendies dans les cafés pourraient être perpétrés par des gangs de rue à la solde d'un clan italien. Le meurtre du trafiquant de drogue Sam Faluso, proche du clan Rizzuto criblé de balles en janvier 2009, jouerait aussi un rôle dans les attaques dans les cafés. Faluso contrôlait plusieurs cafés. Les attaques s'inscrivent peut-être dans une offensive visant à s'emparer du territoire du mafioso assassiné.