Nuit mouvementée pour les pompiers de Montréal qui ont combattu deux incendies vraisemblablement criminels, allumés à quelques heures d'intervalle. Un café italien a de nouveau été ciblé par un cocktail Molotov.

Les deux brasiers ne semblent pas reliés.

Le premier incendie a éclaté vers 23h dans un triplex de la rue Hutchison, dans l'arrondissement Outremont. L'incendie aurait pris naissance à l'arrière de l'immeuble, où se trouvent des balcons en bois. Le Service de sécurité incendie de Montréal considère l'incendie suspect et a donc transféré le dossier à la section des incendies criminels de la police.

Personne n'a été blessé mais les dommages semblent considérables.

Une centaine de pompiers ont combattu ce sinistre, qui a nécessité une alerte générale. «Des gens m'ont dit avoir entendu un bruit d'explosion. Ça flambait et les pompiers grouillaient de partout», a raconté ce matin une voisine devant l'immeuble incendié.

Vers une heure du matin, les pompiers ont ensuite été dépêchés dans un café italien situé à l'angle des rues Cartier et Everett, dans l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.

Un objet incendiaire a été projeté à l'intérieur de l'établissement, emménagé au rez-de-chaussée de l'immeuble. Les locataires des deux logements situés aux étages supérieurs ont été évacués. Personne n'a été blessé.

Les traces de l'incendie étaient peu visibles jeudi matin, à part les feuilles de contreplaqués qui placardent les portes et fenêtres du café.

Selon nos premières informations, ce nouvel incident ne serait pas lié à la vague d'attentats contre les cafés italiens, qui a défrayé les manchettes au cours de la dernière année.

Une vingtaine d'établissements de la communauté italienne éparpillés au nord de la métropole ont été visés par des cocktails Molotov depuis septembre dernier.

Difficile, dans ce contexte, de ne pas faire de parallèle entre cette vague et le nouvel attentat.

La dernière attaque au cocktail Molotov remontait au 6 août dernier, dans un café de la Petite Italie.

L'enquête sur cette vague d'attaques a fait un bond de géant en mai, avec l'arrestation de neuf individus liés aux gangs de rue par l'équipe multidisciplinaire mise en place à la division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal.

Avant ces neuf arrestations, les attaques au cocktail Molotov connaissaient une accalmie, qui s'expliquait peut-être par le fait que cinq des prévenus épinglés dans cette frappe se trouvaient déjà derrière les barreaux.

Encore à ce jour, la police n'a toujours pas divulgué les mobiles de ces attaques et retient plusieurs hypothèses. Selon nos sources, la plus plausible évoque des tensions entre des clans italiens. Ces tensions ne risquent pas de se résorber avec l'assassinat, au mois de décembre, de Nick Rizzuto, fils du présumé chef de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto. L'assassinat de Rizzuto et les attaques contre les cafés illustreraient l'instabilité qui règne dans la mafia montréalaise. Les incendies dans les cafés pourraient être le fait de gangs de rue à la solde d'un clan italien.