La locataire d'une résidence pour personnes âgées de Saint-Jérôme, âgée de 83 ans, a péri dans l'incendie qui a endommagé l'immeuble de sept étages où elle vivait avec son mari.

Le feu, vraisemblablement d'origine accidentel, a pris naissance vers 9h45 dans l'appartement de la victime, situé au troisième étage.

Les pompiers de Saint-Jérôme dépêchés sur place ont rapidement circonscrit le brasier. Les dommages, évalués à 300 000$, ont surtout été provoqués par la fumée. Deux policiers ont été blessés.

Plusieurs fenêtres ont été fracassées par les sapeurs pour faire aérer le bâtiment construit en 1987, dans lequel se trouvent 65 appartements.

Plusieurs locataires des résidences pour personnes âgées voisines étaient massés autour des cordons de sécurité pour observer l'important branle-bas des secours.

Les résidents évacués, environ une centaine, ont été relocalisés dans la salle de séjour d'une résidence voisine.

Même si la résidence touchée, le manoir Philippe-Alexandre, héberge non seulement des personnes autonomes, mais plusieurs locataires sont en perte d'autonomie ou à mobilité réduite. Des pompiers et concierges ont dû aider plusieurs sinistrés à évacuer les étages.

Un résident a été secouru par la grande échelle.

Âgé de 73 ans, Ronald Cyr, un locataire du cinquième étage, a lui-même joué aux héros. «Comme mon épouse et moi sommes les gens les plus en forme de l'étage, nous avons entrepris de cogner aux portes pour convaincre les gens de se dépêcher à sortir», raconte l'homme, qui dit avoir ainsi informé plusieurs voisins un peu sourds de l'existence du brasier.

Une autre locataire, Andrée Léonard, venait de sortir son oiseau sur le balcon lorsque les pompiers ont frappé à sa porte.

Selon le concierge Jean-Pierre Dubé, la victime était une femme très malade, incapable de se déplacer seule. «Son mari m'avait justement dit la semaine dernière qu'ils cherchaient une nouvelle place ailleurs, puisque le cas de sa femme devenait trop lourd à gérer», souligne-t-il.

Le couple ne fumait apparemment pas.

Le propriétaire de la résidence, Michel Forest, était sur place pour constater les dégâts. C'est la première fois qu'un tel drame survient dans une de ses quatre résidences, un complexe qui abrite au total 700 personnes âgées.

Le feu a également donné des sueurs froides aux proches des résidents, qui se sont rendus sur place en toute hâte en apprenant la nouvelle. «Ma mère habite au premier, j'avais juste peur que ce soit elle qui soit morte, puisqu'elle fume comme une cheminée», raconte Guylaine Bérubé, qui grille elle-même nerveusement une cigarette.

Sa mère est de plus en plus malade, ajoute-t-elle. «Certaines personnes devraient être placées ailleurs, mais c'est sûr qu'elles ne voudront pas. C'est d'ailleurs très difficile à faire comprendre à ma mère», soupire Mme Bérubé.

Derrière elle, les locataires évacués sont réunis dans la salle de la résidence voisine. Ils écoutent en silence un préposé prendre les présences. Certains ont le regard hagard, l'air de ne pas comprendre ce qui se passe.

Dans le vestibule, une femme en état de choc est calée dans un fauteuil, un masque d'oxygène sur le visage, entourée de deux ambulanciers.

L'enquête sur cette affaire a été transférée à la Sûreté du Québec.