Deux cocktails Molotov ont été lancés à dix minutes d'intervalle dans deux cafés italiens d'un même secteur du quartier Saint-Michel, tôt ce matin.

Les deux projectiles enflammés se sont éteints rapidement, ce qui a limité les dégâts dans les deux établissements.

Le premier incident est survenu vers 4h du matin dans un café de la rue Robert. Le ou les incendiaires ont fracassé une vitrine avant de balancer leur cocktail Molotov à l'intérieur.

Le même manège s'est répété à l'autre café, situé tout près.

Les enquêteurs des incendies criminels du Service de police de la ville de Montréal sont présentement sur place pour faire la lumière sur ces attentats. Ils croient évidemment que les deux incidents sont reliés.

Des rubans policiers ont été déroulés autour des deux établissements.

Des éclats de verre jonchent le trottoir devant le café Pirandello, situé à l'angle de la rue Robert et de la 13e avenue. L'enseigne du café était toujours allumée ce matin, au-dessus d'un trou béant dans la vitrine. À l'intérieur, on aperçoit les traces noirâtres causées par les flammes qui ont léché une partie du mur arrière avant de s'éteindre. Une machine à moudre le café traîne sur le comptoir du petit café, dans lequel s'entasse une demie douzaine de tables.

Présent sur les lieux, le propriétaire de l'établissement s'est fait avare de commentaires. «Je n'étais pas ici moi, je ne sais pas ce qui s'est passé», lance l'homme, qui dit opérer depuis 40 ans un bistro sans histoire. «Je n'ai jamais eu de problème ici, il n'y a pas de drogue ni de gambling», ajoute le propriétaire.

Quelques habitués de l'endroit se cognaient le nez contre les rubans policiers ce matin. Ils semblaient estomaqués d'apprendre que l'endroit où ils vont prendre leur café matinal a été ciblé par un attentat. À un jet de pierre de là, sur le boulevard Saint-Michel, d'autres policiers menaient leur enquête au bar Peaches, l'autre endroit visé par un cocktail Molotov.

La vitrine avant était noircie par le début d'incendie, qui n'a pas eu le temps de se propager. Sur place, le fils du propriétaire ne semblait pas croire que quelqu'un pourrait s'en prendre à l'établissement. «On est ouvert depuis longtemps, on a jamais eu de menace. Hier soir, tout était normal. C'est un endroit tranquille, j'ignore qui pourrait faire quelque chose de même», explique Tino, devant le petit bar, discret, qui se fond parfaitement dans le décor résidentiel. Un logement se trouve d'ailleurs au-dessus du bar. «L'important, c'est qu'il n'y a pas de blessé», ajoute Tino, qui semble penser que le bar a été victime d'un acte de vandalisme et non d'un geste ciblé et prémédité.

À quelques pieds de là, des policiers venaient de trouver quelques briquets sur le trottoir.

À l'instar des employés des endroits ciblés, des policiers du secteur interrogés n'ont pas eu vent d'animosité entre les tenanciers du coin. Les employés de plusieurs cafés italiens des environs interrogés se sont montrés surpris par les deux attentats survenus la nuit dernière et ont dit n'avoir fait l'objet d'aucune menace.

 

Le SPVM ne rapporte d'ailleurs aucun incident du genre dans le secteur ces derniers temps. «À première vue, rien indique qu'il y a une vague d'incendies similaires. Les enquêteurs vont tenter de voir si on peut relier les deux incidents de cette nuit à quelque chose», explique l'agente Anie Lemieux. «Comme il n'y a pas eu de dommages considérables dans les endroits visés, on retrouvera peut-être des indices sur place», ajoute la policière.