Le second procès pour fraude, complot et corruption dans les affaires municipales de l'homme d'affaires Tony Accurso progresse à vive allure. La poursuite a terminé la présentation de sa preuve lundi matin au palais de justice de Laval au 10e jour du procès.

Trois témoins de la Couronne ont défilé à la barre des témoins en matinée: Gaétan Turbide, l'ex-directeur général de la Ville de Laval, Josiane Pesant, l'ex-secrétaire du maire de Laval Gilles Vaillancourt et la designer d'intérieur Danielle Vigneault. Le procureur de la poursuite, Me Richard Rougeau a ensuite annoncé au jury la clôture de sa preuve.

L'avocat de Tony Accurso, Me Marc Labelle, amorcera la présentation de la défense mercredi matin.

Onze témoins ont témoigné pour la poursuite depuis le début du procès le 18 mai dernier. Parmi eux, quelques-uns ont impliqué directement Tony Accurso dans le système de collusion des contrats publics à la Ville de Laval. Il était à l'époque le grand patron des entreprises de construction Louisbourg et Simard-Beaudry. 

Le témoin Mario Desrochers a raconté au début du procès que Tony Accurso avait participé à une rencontre au sommet entre présidents d'entreprise pour le convaincre de demeurer au sein du système de collusion. La réunion s'était même déroulée dans les bureaux de Louisbourg, selon le témoin. Une révélation qu'il n'avait pas faite au premier procès de Tony Accurso l'automne dernier.

Autre témoin-clé, l'ingénieur Marc Gendron a affirmé pendant son témoignage que Tony Accurso lui avait remis 200 000 $ en main propre pour payer la ristourne de 2% sur la valeur des contrats obtenus par ses entreprises à l'administration Vaillancourt. L'homme d'affaires lui aurait remis deux enveloppes replies d'argent en 2002.

Cinq chefs d'accusation

Tony Accurso, de son vrai nom Antonio Accurso, fait face à cinq chefs d'accusation de complot, de fraude de plus de 5000 $, d'abus de confiance par un fonctionnaire public et d'actes de corruption dans les affaires municipales.

L'homme de 66 ans aurait comploté avec une soixantaine de personnes, dont Gilles Vaillancourt et Claude Deguise pour commettre des actes de corruption dans les affaires municipales et pour commettre des fraudes. Ses crimes se seraient produits entre le 1er janvier 1996 et le 30 septembre 2010 à Laval.

La thèse de la Couronne est que la corruption et la collusion étaient «endémiques» à Laval sous le règne du maire Gilles Vaillancourt, et que Tony Accurso y a participé activement, au détriment des contribuables.

«Nous établirons que cet immense système frauduleux bien rodé auquel a participé directement et indirectement l'accusé Accurso au profit de ses entreprises était dirigé et contrôlé par l'administration municipale de Laval», a affirmé la semaine dernière le procureur de la Couronne, Me Richard Rougeau, dans son exposé introductif.