Le procès d'un Montréalais de 72 ans pour le meurtre prémédité de sa belle-mère de 88 ans devait s'amorcer mardi matin au palais de justice de Montréal. Or, même si le jury était déjà formé depuis une semaine, Zine Elabidine Hajouji Idrissi a congédié son avocate à la dernière minute et devra patienter encore plusieurs mois pour subir son procès.

«Vous avez vu la semaine dernière, il y avait trois avocats assis du côté de l'accusé et aujourd'hui, il n'y en a aucun. L'accusé a choisi, je dis bien choisi, de congédier son avocat, Me [Mia] Manocchio», a expliqué le juge André Vincent aux 12 jurés, avant de leur annoncer la dissolution du jury et l'avortement du procès.

«C'est uniquement de votre faute, de votre entière faute», a insisté le juge, en s'adressant à l'accusé, dont la voix était à peine audible dans le box des accusés. «Je suis désolé», a-t-il soufflé. Le «lien de confiance» de l'accusé avec son avocate était brisé, a expliqué le juge pendant la brève audience.

Zine Elabidine Hajouji Idrissi est accusé d'avoir tué sa belle-mère Zahra Allalou, le 21 juin 2016, dans leur résidence de la rue Beaurivage dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. L'octogénaire résidait dans le sous-sol de la résidence du couple. Son ex-femme et un de ses fils devaient témoigner au procès.

L'accusé restera détenu jusqu'à la tenue de son procès. Il reviendra en cour le 5 septembre prochain pour l'ouverture du terme d'automne dans le district de Montréal pour l'obtention d'une nouvelle date de procès. Mais le juge Vincent a bien prévenu l'accusé: il ne pourra utiliser le report de son procès pour obtenir l'arrêt des procédures en raison des délais déraisonnables avec une requête Jordan.

Le procureur de la Couronne Éric de Champlain a d'ailleurs réitéré devant la cour que le ministère public était prêt à procéder mardi matin pour ce procès prévu pour quelques semaines.

«Ne recommencez pas ce manège de congédier votre avocat à la toute veille du procès, parce qu'il se peut fort bien que si vous tentez de recommencer de congédier votre avocat, le Tribunal vous oblige à vous défendre seul. Il y a une limite à ce qu'une cause peut être remise», a conclu le juge Vincent.