Un enragé du volant ira réfléchir en prison aux conséquences de ses gestes extrêmement violents.

En février dernier, Marko Lubin a été condamné pour voies de fait graves sur deux hommes (un père et son fils), ainsi que pour conduite dangereuse et délit de fuite. Les crimes ont été commis lors d'une bagarre sur l'avenue Mont-Royal, en mars 2015, alors que les victimes avaient coupé la voiture de Lubin.

Jeudi après-midi, le jeune homme est revenu au palais de justice de Montréal pour entendre les représentations sur sa peine de la part des deux procureurs au procès. 

La Couronne réclame une peine globale de six ans pour voies de fait graves avec lésions corporelles. «Honnêtement dans ce dossier, je ne trouve pas de circonstances atténuantes pour l'accusé, a expliqué Me Amélie Rivard. Qui plus est, «depuis le drame, il n'a fait aucune démarche pour se prendre en main et gérer sa colère», a-t-elle ajouté. 

L'avocat de la défense, Jordan Trevick, a plaidé la rapidité des événements et la «situation chaotique» comme facteurs atténuants l'explosion de violence de son client. Il suggère 30 mois d'incarcération.

Arracher le petit doigt

Dans ce sordide incident de rage au volant, Lubin a d'abord arraché avec ses dents le bout du petit doigt de Jonathan Cormier, qui s'était approché de lui pour lui demander de cesser de klaxonner.

Ensuite, l'accusé a craché le doigt de la victime dans la rue, l'air «triomphant» selon la poursuite. Toujours enragé, Lubin est retourné dans son véhicule pour renverser le père, Michel Cormier, qui était debout devant sa camionnette. 

Le père et le fils, qui travaillaient dans le domaine de la rénovation, sont désormais sans emploi et dépressifs. Michel Cormier a eu quatre fractures au bassin, plusieurs fêlures aux jambes et quatre opérations au dos. Ils affirment tous les deux que leur vie est devenue une cauchemar depuis ce sombre jour de mars 2015.

La juge Karine Giguère va délibérer et rendra sa sentence le 15 juin prochain. Elle a toutefois dit à Marko Lubin de «se préparer à l'emprisonnement».