Le Montréalais Anatoliy Vdovin se spécialisait dans la vente illégale de fusils d'assaut AK47. Jeudi matin, il a été reconnu coupable de 13 chefs d'accusation pour trafic et possession d'armes et de pièces prohibées permettant la fabrication de fusils.

Vdovin, un résidant de Côte-des-Neiges, a reçu son verdict sans broncher, assis dans le box des accusés au palais de justice. En janvier dernier, il avait été acquitté par un jury d'avoir voulu causer la mort du policier Ian Lafrenière. On l'accusait alors d'avoir publié en ligne une annonce classée offrant une prime pour tuer le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).  

Lors de son procès pour trafic d'armes, il a été prouvé que l'homme de 48 ans possédait un arsenal chez lui et dans un entrepôt de la rue Notre-Dame. Il entreposait des pièces qui permettaient de fabriquer ces armes opérationnelles pouvant tirer 600 coups à la minute, dont des AK47, une arme automatique de fabrication russe avait plaidé la poursuite.

Infiltré par la police

Le criminel a fait l'objet d'une infiltration policière en avril 2015. Une agence fédérale américaine a aussi enquêté sur le trafiquant, après avoir vu sur Internet une annonce proposant l'achat d'armes et de silencieux.

Détenu, Anatoly Vdovin est donc condamné à une peine d'au moins trois ans de prison, la sentence minimum pour trafic d'armes selon le Code criminel. Les représentations sur sentence devant le tribunal seront données à une date ultérieure. 

«La juge est un ange»

Dans la même cause, la juge Linda Despots a acquitté le coaccusé, Vitaly Pohrebniak, des cinq chefs portés contre lui pour possession d'armes et de dispositifs prohibés. Ce dernier a entreposé des boîtes avec des carcasses d'armes. Or, il a juré ignorer leur contenu, ainsi que la nature du commerce pratiqué par Vdovin. 

À la sortie de l'audience, M. Pohrebniak était sous le choc et respirait difficilement. Il a demandé de s'asseoir pour s'adresser aux médias. Son avocat lui a répété à plusieurs reprises que le procès était terminé. «La juge est un ange. Elle m'a sauvé la vie», a-t-il lancé. 

«Mon client est un bon type qui a voulu aider quelqu'un», a résumé son avocat, Me Yann Trignac.