Les six accusés du procès du faubourg Contrecoeur, dont Frank Zampino et Paolo Catania, sont déclarés non coupables.

Le juge Yvan Poulin de la Cour du Québec avait complété plus tôt en journée la lecture de sa décision concernant le procès du Faubourg Contrecoeur. Après la présentation des faits, le juge Poulin en fait l'analyse avant de rendre son verdict.

L'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, était l'un des six accusés qui attendaient le verdict du juge Poulin. Le procès s'est terminé en février dernier, au terme de plus de deux ans d'audience. C'est le développement résidentiel de l'immense terrain dans l'est de Montréal par Catania, qui était au coeur du scandale du Faubourg Contrecoeur.

M. Zampino faisait face à des accusations de fraude, complot et abus de confiance, tout comme l'homme d'affaires Paolo Catania et son entreprise Construction F. Catania. Les autres accusés étaient André Fortin, Martin D'Aoust, Pasquale Fedele et Pascal Patrice. Ils sont tous acquittés.

Tous avaient été arrêtés et accusés en 2012. À l'origine, trois autres personnes étaient visées : Martial Fillion est décédé avant le procès, Daniel Gauthier a reconnu sa culpabilité et Bernard Trépanier subit un procès parallèle pour des raisons de santé.

Valérie Plante surprise

Du côté de l'administration de la mairesse Valérie Plante, on ne cachait pas avoir été surpris par le prononcé de non-culpabilité de Frank Zampino et de ses co-accusés. «Cela ne remet nullement en cause les efforts que nous faisons à la Ville pour lutter contre la collusion, que ce soit avec le Bureau de l'inspecteur général ou la Vérificatrice générale.

Par ailleurs, nous serons bientôt en mesure d'annoncer les montants récupérés par le biais du programme de remboursement volontaire ainsi que les efforts supplémentaires qui cibleront ceux qui ont refusé de collaborer», a réagi Mme Plante en marge d'un événement public.   

Déception à Québec

À l'Assemblée nationale, le verdict a été accueilli avec déception par les partis de l'opposition.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s'est gardé de critiquer le travail des policiers et des procureurs de l'État.

« Comme citoyen, je suis un peu découragé que les condamnations ne soient pas au rendez-vous alors que les dossiers semblaient assez solides », a-t-il affirmé.

Le député de la Coalition avenir Québec, Simon Jolin-Barrette, a dit souhaiter que le Directeur des poursuites criminelles et pénales révise le jugement.

« Ce qu'on souhaite, c'est que le DPCP évalue la possibilité de regarder le jugement et regarde s'il y a des motifs d'appel dans le jugement, parce que la population doit avoir confiance dans les institutions », a-t-il déclaré.

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, aimerait que le DPCP explique pourquoi il a été incapable d'obtenir une condamnation dans un dossier qui était largement médiatisé, et qui avait fait l'objet d'un examen détaillé à la Commission Charbonneau.

« Ça entache sérieusement la crédibilité de notre système dans son ensemble », a déploré M. Khadir.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a préféré ne pas commenter le dossier.

- Avec la collaboration de Martin Croteau