Pendant 35 ans, Thierry Yvars s'est forgé une solide réputation d'entraîneur de patinage artistique de jeunes athlètes sur la Rive-Sud. Or, à l'extérieur des arénas, l'homme de 53 ans était prêt à payer 120 $ pour obtenir les services sexuels d'une adolescente de 15 ans dans une chambre d'hôtel.

L'entraîneur déchu a plaidé coupable hier à une infraction sommaire de leurre informatique d'une personne de moins de 16 ans. « J'ai des regrets d'avoir fait ça », a-t-il murmuré à la juge avant de se faire passer les menottes. Il a été condamné à six mois de prison pour ce crime qui n'a aucun lien avec ses activités sportives. Il entraînait plusieurs jeunes filles au Centre Élite de patinage artistique à Boucherville.

Thierry Yvars s'est fait piéger par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui menaient une opération sur le web pour épingler des clients de prostitution juvénile.

Ainsi, Thierry Yvars a contacté le 18 octobre 2017 une policière qui se faisait passer pour une adolescente de 15 ans sur un site web offrant les services sexuels de mineurs.

L'agente d'infiltration et l'accusé ont échangé pendant deux jours des messages textes portant sur l'âge de l'adolescente et les tarifs de services sexuels. Le lendemain, Thierry Yvars s'est rendu dans une chambre d'hôtel où l'attendait l'agente d'infiltration. Celle-ci lui a rappelé qu'elle était âgée de 15 ans. Sachant cela, il était tout de même prêt à offrir 120 $ pour des services sexuels. C'est à ce moment qu'il a été arrêté.

REGISTRE DES DÉLINQUANTS SEXUELS

Depuis son accusation, Thierry Yvars est « confiné » chez lui et souffre des répercussions de cette « erreur de jugement » sur sa carrière et sa famille, a fait valoir son avocate MValérie La Madeleine. « Il exprime beaucoup de remords, de regrets et de honte », a-t-elle ajouté. De plus, il n'a aucun antécédent judiciaire et il a amorcé une démarche thérapeutique, dit-elle.

« J'appelle ça plus qu'une erreur de jugement. C'est deux journées soutenues où l'on passe à l'action. Ce n'est pas ponctuel sur un coup de tête. C'est préoccupant. »

- La juge Geneviève Graton

La juge s'est d'abord dite « préoccupée » par l'absence de rapport présentenciel, comme on l'observe souvent dans ce genre de cause. Néanmoins, les explications des avocats ont finalement convaincu la juge d'imposer à Thierry Yvars une peine d'emprisonnement de six mois, suivie d'une probation de 18 mois, dont les six premiers mois avec suivi.

Thierry Yvars sera enregistré au registre des délinquants sexuels pour une période de 10 ans. Notons qu'il a perdu son emploi d'entraîneur de patinage artistique.