Un homme qui avait poignardé dans son sommeil un gardien de prison en 1995 a plaidé coupable la semaine dernière à des accusations réduites de voies de fait grave et d'introduction par effraction.

Accusé l'an dernier de tentative de meurtre, 22 ans après l'agression, Sylvain Bélisle pourrait recevoir une peine de huit ans de pénitencier.

À l'époque, l'affaire avait mystifié les policiers et avait provoqué une crise dans le système carcéral. En pleine nuit, Jacques Lamoureux, un agent de service correctionnel de la prison de Bordeaux, avait été poignardé au ventre pendant qu'il dormait chez lui. Il n'avait pas eu le temps de voir le visage de son agresseur qui n'avait rien volé dans la maison. Gravement blessé, M. Lamoureux avait survécu de justesse.  

Cette agression avait suscité un branle-bas de combat à l'Établissement de détention de Montréal (Bordeaux). Le directeur de la prison craignait une campagne des motards pour faire peur au personnel, alors que la guerre des motards faisait rage. Les employés menaçaient même de cesser d'offrir plusieurs services. Le gouvernement avait fini par injecter des fonds supplémentaires pour augmenter les mesures de sécurité.

Sylvain Bélisle s'est finalement fait pincer l'été dernier, lorsque les autorités lui ont prélevé un échantillon de son ADN à la suite d'une énième condamnation. L'homme de 50 ans a commis de nombreuses introductions par effractions pendant sa carrière criminelle. Ainsi, son ADN a pu être relié à celui retrouvé sur des objets saisis sur les lieux du crime. Les enquêteurs de la section des crimes majeurs du Service de police de Laval l'ont arrêté le 28 juin 2017.

Les avocats des deux parties ont fait une suggestion commune de huit ans de pénitencier, jeudi dernier. Le juge prendra sa décision le 2 mai prochain. Notons toutefois qu'il est lié par cette suggestion, à moins que la peine proposée soit « déraisonnable ».

- Avec Vincent Larouche, La Presse