Adèle Sorella a passé les quatre derniers Noëls derrière les barreaux. Mais cette année, elle sera auprès de ses proches pour le temps des Fêtes, en attente de son second procès pour les meurtres prémédités de ses filles de 8 et 9 ans. La veuve du caïd Giuseppe De Vito, mort empoisonné au cyanure en prison en 2013, a été libérée sous conditions vendredi matin.

La femme de 51 ans avait été reconnue coupable en juin 2013 des meurtres prémédités des petites Sabrina, 8 ans, et Amanda, 9 ans, mortes dans des circonstances mystérieuses dans la salle de jeu de la résidence familiale, le 31 mars 2009, à Laval. Or, la Cour d'appel du Québec a ordonné la semaine dernière la tenue d'un second procès en raison d'une panoplie d'erreurs de droit commis par le juge du procès.

Adèle Sorella était également en liberté de 2010 à 2013 pendant les procédures judiciaires de son premier procès au palais de justice de Laval. Ainsi, vendredi matin, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne s'est pas opposé à la libération de l'accusée en vue du second procès.

Le juge Mario Longpré de la Cour supérieure a imposé à Adèle Sorella une série de conditions à respecter. Sa tante s'est engagée à verser un montant de 25 000 $ en cas de non-respect des conditions. L'accusée devra garder la paix et se présenter une fois par mois au poste de police. Elle n'a pas le droit de quitter la province ou de demander un passeport.

Le mystère demeure dans cette affaire, puisque le corps des enfants n'affichait aucune trace de violence. La cause de leur mort n'a même jamais été déterminée avec certitude. Pendant le procès, la couronne soutenait qu'Adèle Sorella avait assassiné ses filles en les asphyxiant dans une chambre hyperbare, un appareil servant à traiter des problèmes de santé.

La Cour d'appel a annulé le verdict du premier procès principalement en raison d'erreurs de droit de la juge pendant ses directives au jury. La juge Carol Cohen a ainsi commis une erreur en expliquant différemment, en anglais et en français, le concept-clé de « doute raisonnable ». La juge avait d'abord décrit correctement le concept en anglais, mais le lendemain, elle a dit au jury en français que la Couronne n'avait pas à « prouver quelque chose avec une certitude », contredisant légèrement sa directive initiale.