Au terme de sept jours de délibérations, James Lee Brathwaite a été acquitté dimanche par le jury du meurtre non prémédité de Marc-André Masson et d'une tentative de meurtre à l'endroit de Mathieu Lauzon. Ce bain de sang était survenu en plein jour le 29 mai 2014 pendant une transaction de drogue qui avait mal tourné à Montréal. Une balle perdue s'était même retrouvée dans la cuisine d'un citoyen.

James Lee Brathwaite a été reconnu coupable d'une accusation réduite de voies de faits armés par le jury. Détenu depuis plus de trois ans, il devrait vraisemblablement retrouver rapidement sa liberté à la suite de ce verdict.

Le jury a ainsi privilégié la thèse de légitime défense avancée par l'avocat de l'accusé, Me Charles Montpetit. «Selon la version de M. Brathwaite, c'est [Mathieu Lauzon] qui avait le revolver initialement, et c'est en voulant se défendre de cette attaque de la part de M. Lauzon qui voulait lui voler la drogue que le premier coup de feu est parti accidentellement quand il lui a tassé la main. Puis, [M. Brathwaite] a sauté sur les mains de M. Lauzon pour essayer de neutraliser le revolver», a expliqué Me Montpetit.

Le témoin-clé de la Couronne, Mathieu Lauzon, avait raconté à la cour au premier jour du procès que c'était plutôt James Lee Brathwaite qui l'avait menacé avec une arme à feu pour lui voler l'argent. « J'ai entendu l'arme se charger, je me suis retourné, j'avais l'arme dans la face ! Il m'a crié : "Donne-moi tout ton argent !" », a-t-il raconté. Il soutenait que l'accusé lui avait tiré deux balles dans les côtes et une balle sur la tempe ce jour-là. Il n'avait pas été témoin de la mort de son ami, mais il avait entendu le coup de feu en sortant du véhicule en titubant. Il a été retrouvé, gravement blessé, sur la 54e Avenue, devant le parc de Sienne.

« Cette version de M. Lauzon, suite au contre-interrogatoire, elle n'a pas tenu la route de toute évidence. Elle n'a pas convaincu le jury. Il y avait un doute sûrement profond sur ce qu'on devait retenir. M. Lauzon avait peut-être un avantage à dire cela», a avancé Me Montpetit.  

Les observations sur la peine auront lieu mercredi au palais de justice de Montréal.

Photo André Pichette, La Presse

Mathieu Lauzon