Deux policiers de Toronto qui s'étaient moqués en privé d'une femme atteinte de trisomie 21 ont plaidé coupable d'«inconduite» devant une commission de discipline. La scène avait été enregistrée par une caméra à bord d'un véhicule de patrouille.

L'agent Sasa Sljivo était accusé d'inconduite, en vertu de la Loi sur les services policiers de l'Ontario, pour des propos «vulgaires, injurieux ou insultants». L'agent Matthew Saris était quant à lui accusé d'inconduite pour avoir omis de signaler les commentaires désobligeants de son collègue, en violation du Code des droits de la personne de l'Ontario.

Les deux policiers ont depuis présenté par écrit leurs excuses à Francie Munoz, âgée de 29 ans, et à ses parents pour ces «commentaires inexcusables» et cette «erreur de jugement».

Les deux policiers avaient intercepté en novembre 2016 le véhicule des Munoz pour une infraction routière. Une fois revenu dans la voiture de police, l'agent Sljivo avait qualifié Mme Munoz de «défigurée» et de «demi-personne», provoquant les rires et l'approbation de son collègue Saris, selon la famille.

Les Munoz ont appris l'existence de cet échange parce qu'ils contestaient la contravention et qu'ils ont eu accès à la preuve, dont l'enregistrement compromettant capté par la caméra du tableau de bord du véhicule de patrouille.

L'enquêteur Domenic Sinopoli, qui agit à titre de procureur à l'audience de la commission de discipline, a soutenu mardi que les policiers présentaient un «potentiel de réadaptation», et il a souhaité que les Munoz le reconnaissent. Il a soutenu que «tout le monde a déjà commis ces erreurs de jugement momentanées», et que les policiers regrettaient sincèrement leur comportement.

La commission de discipline a pris la cause en délibéré et décidera de la sanction à infliger aux deux policiers.

La mère de Francie Munoz a aussi déposé une plainte pour discrimination auprès du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.